Dylan Groenewegen se joue du vent


En dominant un groupe encore plus réduit que la veille, le Néerlandais Dylan Groenewegen double la mise sur Paris-Nice 2019. À l'issue d'une étape toujours extrêmement perturbée par le vent, ils ne sont que huit en lice pour lever les bras à l'arrivée. Le meilleur sprinteur du moment ne rencontre pas une grande adversité parmi ses sept compagnons d'échappée pour lui disputer la victoire. Pour autant, rien ne semblait gagné d'avance. Comme ses autres collègues sprinteurs, le Maillot jaune LCL a lui aussi eu son moment de doute, distancé de la tête de la course suite à un des innombrables coups de bordure qui auront jalonné la journée. Mais ce qui compte, c'est d'être à l'avant au moment de l'arrivée. Avec une équipe entièrement dévouée pour le remonter, Dylan Groenevegen répond une nouvelle fois présent pour terminer le travail. Il devance Ivan Garcia Cortina et Philippe Gilbert, deux bons finisseurs vraisemblablement trop émoussés pour tenter quoique ce soit dans le final.

La compagnie d’Éole

Le vent aura donc une nouvelle fois fortement marqué la course de son empreinte. Tout au long de l'étape, le peloton avancera de rebondissement en rebondissement. De cassure en cassure. Distancés, des grappes de coureurs parviennent parfois à revenir avant que le peloton de tête n'abandonne encore une fois certains de ses membres. Concentrés sur leur objectif, les sprinteurs et leurs équipes jettent toutes leurs forces dans la bataille. Certains s'y perdent. Deuxième la veille, Caleb Ewan cède. Plus à l'aise sur des sprints en bosse, Matteo Trentin arrive avec le groupe de tête mais doit se contenter de la quatrième place. Huitième, Arnaud Démare devance André Greipel à la tête d'un groupe de poursuivants arrivé à seulement 5 secondes du vainqueur.

Une course de résistance

Arrivés également dans le groupe à 5 secondes du vainqueur, Tony Gallopin, Rudy Molard et Romain Bardet limitent bien les dégâts. Après avoir été présents dans un groupe de tête pendant plusieurs kilomètres et grappillé des secondes de bonification sur des sprints intermédiaires, le trio français intègre le top 10 du classement général. Comme la veille, Michal Kwiatkowski et Egan Bernal bénéficient du formidable travail de leur coéquipier Luke Rowe pour les replacer à l'avant et étriller toujours plus la concurrence. Après deux jours de course, les deux coéquipiers sont déjà idéalement positionnés en 2ème et 5ème position au classement général. Ils devront se méfier de l'expérimenté Luis Leon Sanchez arrivé également dans l'octuor gagnant. L'Espagnol se hisse sur la troisième marche du podium.

La course par élimination continue

Cette étape éprouvante aura encore une fois éliminé de nombreux coureurs de renoms. Certains définitivement, d'autres continuent la course mais ils doivent abandonner leurs prétentions au classement général.
Pris dans une chute après 59 kilomètres de course, le 3ème de l'édition précédente, Gorka Izagirre et Warren Barguil ne pourront pas repartir. C'est un véritable coup dur pour l'équipe du Français qui attend encore une invitation sur le prochain Tour de France. Quelques kilomètres plus loin, c'est Rigoberto Uran qui s'en va avec une fracture de la clavicule. Paris-Nice dit également au revoir à Louis Meintjes et Mark Cavendish. Hors de forme, le multi-vainqueur d'étapes sur le Tour de France n'est pas en mesure de disputer les arrivées actuellement.
Premier et deuxième à Nice en 2018, Marc Soler et Simon Yates accusent respectivement 9'47'' et 7'04'' de retard sur Dylan Groenewegen. Ils ne seront pas sur le podium en 2019. Le débours est pire encore pour Fabio Aru qui arrive avec plus de 17 minutes de retard.