Alors que le troisième et dernier acte qui doit mener le peloton jusqu'aux Champs-Élysées s'annonce, la concurrence semble presque résignée à jouer les accessits.

Un leader bien protégé


Avec une avance confortable sur ses principaux poursuivants dès la fin de la première semaine, Tadej Pogacar bénéficiait d'une belle marge de manœuvre pour faire face aux offensives de la concurrence. À l'aube de la deuxième semaine, le doute pesait surtout sur la capacité de l'équipe du jeune Slovène à défendre son Maillot Jaune LCL.

Si celle-ci n'a pas le vernis de l'armada d'un Christopher Froome de la grande époque, elle a tout de même prouvé une solidité qui permet à son leader de s'économiser avant d'être livré à lui-même dans le final des étapes.

Elle lui a surtout permis d'éviter les chutes et les cassures qui ont envoyé nombre de ses adversaires dans les profondeurs du classement général quand ils ne sont pas tout bonnement rentrés à la maison.

Une deuxième semaine bien négociée

En dehors des risques d'accident de course, seules deux étapes présentaient un profil susceptible de mettre en difficulté le Maillot Jaune LCL de Tadej Pogacar.
Sur l'étape qui passait à deux reprises par le Mont Ventoux brillamment remportée par Wout Van Aert, le Slovène a montré de légers signes de faiblesse lorsque Jonas Vingegaard l'a attaqué. Mais si le Danois a pu distancer ses rivaux dans les deux derniers kilomètres de la seconde ascension, les vingt-deux kilomètres de descente vertigineuse vers l'arrivée ont permis à Tadej Pogacar, Rigoberto Uran et Richard Carapaz de former une alliance de circonstance pour éteindre rapidement l'incendie. Le leader de l'épreuve n'a en revanche jamais été mis en difficulté lors la première étape pyrénéenne avant de passer une nouvelle journée de repos en jaune.

Les attaques timides de Richard Carapaz, Rigorberto Uran ou encore Jonas Vingegaard n'ont fait que confirmer son statut de favori pour la victoire finale.

Une guerre de position


Maintenus à plus de cinq minutes, les adversaires de Tadej Pogacar doivent d'abord se battre pour les accessits avant de pouvoir rêver de porter le Maillot Jaune LCL. Si l'équipe de Richard Carapaz semble encore au service des ambitions de son leader, les victoires de Wout Van Aert et Sepp Kuss, qui sont autorisés à jouer leurs partitions personnelles depuis l'abandon de Primoz Roglic, laissent penser que l'équipe néerlandaise ne mise pas énormément sur son jeune remplaçant, Jonas Vingegaard, pour inverser le cours des événements.

L'aller-retour en vingt-quatre heures entre la neuvième et la deuxième place du classement général de Guillaume Martin n'était que le résultat d'un fait de course. Le meilleur coureur français du classement général n'a pas encore les qualités pour jouer dans la cour des grands. Mais les minutes concédées sur la ligne d'arrivée à Andorre-la-Vieille sont autant d'opportunités pour aller chercher une victoire d'étape en troisième semaine.

Quitte ou double


Les équipes qui souhaitent encore mettre en difficulté le porteur actuel du Maillot Jaune LCL ou simplement placer un coureur sur le podium vont devoir faire preuve d'imagination dans les montagnes pyrénéennes. Les arrivées aux sommets à Saint-Lary-Soulan ou à Luz Ardiden sont encore propices à la mise en place de stratégies audacieuses.

Après la démonstration de Tadej Pogacar sur le premier contre-la-montre, le spectre de la seconde épreuve chronométrée devrait inciter ses adversaires à l'offensive pour anticiper sur le temps qu'ils vont lui concéder entre Libourne et Saint-Emilion.

Mais l'avance très confortable du Slovène avant d'entamer la troisième semaine et la crainte de se retrouver avec une addition encore plus sévère à Paris pourrait également calmer les ardeurs des plus téméraires.