Source : Europ’energies – novembre 2020
Voltalia, qui a signé les tout premiers Green Corporate PPA (GCPPA) en France, innove à nouveau en se lançant dans un projet qui réunira plusieurs acheteurs de taille moyenne. Dans ce schéma, LCL, une banque avec laquelle 50 % des entreprises de taille intermédiaire (ETI) de France sont en relation, sera à la fois garant financier et cliente.
Les deux acteurs se sont retrouvés autour d’une volonté commune de participer véritablement à la transition énergétique et d’ouvrir ce marché à de nouvelles entreprises. « En 2018, nous avons lancé le programme Smart Business dont la vocation est de proposer à nos clients des solutions innovantes, et pas seulement bancaires, pour les accompagner dans leur transformation et leur adaptation aux évolutions globales, telles que le développement du digital et la transition énergétique », explique Alexandre Martin, banquier conseil en charge du projet GCPPA, à EUROP’ENERGIES. Le projet engagé avec le développeur d’ENR entre dans le cadre de cette démarche.
De son côté, Sébastien Clerc, directeur général de Voltalia, constate qu’« il est dorénavant possible de réaliser de nouvelles installations en France à des prix compétitifs par rapport au marché de gros de l’électricité ». Mais il remarque que « les premiers PPA ont été signé par de grands groupes. Ces entreprises bénéficient donc de prix plus avantageux et de davantage de visibilité sur leur approvisionnement en électricité que le reste du tissu économique ». L’engagement d’une banque aux côtés des ETI permet de faire profiter plus d’acteurs de ces avantages.
Une quinzaine de sociétés devraient être sélectionnées
Le contrat portera sur la production d’électricité d’un parc photovoltaïque de 56 MW non subventionné situé dans le sud de la France, qui accueillera également une activité agricole. Le site est en cours de développement. De son côté, LCL propose à des entreprises clientes de se joindre au projet et d’acheter une partie de la production du parc sur le long terme. Une quinzaine de sociétés devraient être sélectionnées. Les deux processus se poursuivent parallèlement.
Certains paramètres ont été fixés entre les deux partenaires LCL et Voltalia (tel que la durée de l’engagement qui serait fixée autour de vingt ans), mais le design du projet pourrait évoluer (comme sa taille, par exemple). « Nous avons construit un cadre avec LCL avec des seuils de déclenchement qui permettent d’avancer dans la construction du projet jusqu’à sa finalisation », explique Sébastien Clerc. De son côté, LCL s’est engagé à enlever une partie de la production, mais sa part variera en fonction des engagements des autres parties prenantes. Les détails de cette mécanique sont confidentiels.
Concernant le choix des quinze entreprises, LCL va privilégier des clients ayant une volonté très affirmée de s’engager dans la transition énergétique, une capacité à se projeter à long terme et une consommation suffisante en électricité. « Nous avons identifié des partenaires possibles dans des secteurs variés de l’économie, depuis l’agroalimentaire jusqu’à l’industrie du luxe en passant par la distribution », explique Alexandre Martin. Une première approche des prospects montre déjà le fort intérêt des entreprises pour le projet.
Voltalia en est convaincu : avec la baisse du coûts des ENR, de plus en plus de PPA permettant de réaliser de nouvelles installations vont être signés et le modèle expérimenté avec LCL pourrait se développer. « Nous sommes en avance sur ce sujet, ce qui nous positionne de façon favorable », estime Sébastien Clerc. Pour LCL aussi cette expérience pourrait ouvrir de nouvelles perspectives même s’il est « encore trop tôt pour en parler », selon Alexandre Martin.
Mais d’autres projets pourraient voir le jour et LCL valorisera certainement son expertise des PPA. « L’essentiel pour nous est de rendre ce marché accessible à un plus grand nombre d’entreprises et de construire une offre innovante, avec un prix compétitif, qui constitue un nouveau levier de gestion. Ce que nous proposons a du sens pour nous et pour nos clients », assure le banquier conseil.
