Les taux battent des records de baisse
Cette baisse pourrait paraître surprenante. Les plans de relance de l’économie, lancés par les gouvernements suite à la crise sanitaire, alimentent des pressions inflationnistes notamment aux Etats-Unis. La reprise de l’économie après les différentes périodes de confinement entraîne des tensions sur les chaînes d’approvisionnement des entreprises et entretiennent la hausse des coûts des matières premières. Le retour progressif à la croissance encourage les banques centrales à ralentir leurs programmes de rachats d’actifs sur les marchés financiers, avec pour conséquence possible une remontée des taux.
Pourtant, rien n’y fait. Les taux de crédit immobilier continuent de baisser. « En dépit de la reprise de l’inflation et de la montée des risques de défaut d’une partie des emprunteurs, les banques améliorent encore les conditions des crédits octroyés pour soutenir la demande de crédits des particuliers. Depuis le début de l’année, les taux des prêts ont tous reculé, quelle que soit leur durée à l’octroi : de 10 pdb pour les prêts à 15 ans, de 12 pdb pour ceux à 20 ans et de 17 pdb pour ceux à 25 ans. », détaille l’Observatoire CSA/Crédit Logement.
La qualité du dossier, un élément toujours déterminant
Pourtant, derrière les grandes moyennes se dissimule la variété des situations. Dans le contexte des recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), les établissements prêteurs sont toujours très attentifs à la situation financière des emprunteurs. Les « meilleurs » dossiers (situation professionnelle stable, revenus élevés, épargne résiduelle, reste à vivre important) sont ainsi susceptibles d’obtenir des conditions plus attractives.
Qu’ont changé les recommandations du HCSF ?
Depuis décembre 2020, le HCSF a assoupli les conditions d’endettement des particuliers. Le taux d’endettement ne peut pas excéder 35 % (contre 33 % auparavant), la durée maximale des prêts est passée de 25 à 27 ans et la marge de dérogation accordée aux établissements bancaires s’élève à 20 % de la production de crédits. Toutefois, ces recommandations pourraient devenir plus contraignantes d’ici la fin 2021.
Ce qui pourrait faire bouger les taux ces prochains mois
Après avoir battu des records cet été, comment les taux de crédit immobilier vont-ils évoluer à la rentrée ?
Si des prévisions certaines sont difficiles à établir, on peut tout au moins avancer quelques hypothèses.
Le taux de vaccination de la population mondiale n’est pas à son maximum et la diffusion du variant Delta pourrait engendrer des craintes pour l’économie. De plus, les banques centrales se sont engagées à communiquer très en amont et de façon transparente sur l’évolution de leurs objectifs d’inflation, notamment pour éviter de déstabiliser les marchés financiers.
Autant de raisons qui laissent envisager une normalisation très progressive des politiques monétaires. Autrement dit, si remontée des taux il y a, celle-ci ne devrait pas être immédiate.
La rentrée reste donc un bon moment pour acheter et profiter de conditions de crédit exceptionnelles.
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