Explications de Denis Castel, Chargé de développement crédit chez LCL Banque Privée.

Approche actif/passif… De quoi parlons-nous ?

La question de fond en matière de patrimoine, c’est de savoir comment développer ses actifs. La première idée, c’est que, si on souhaite acheter une maison ou un appartement, il est pratiquement impossible de le faire sans recourir au crédit. C’est le meilleur exemple de la façon de construire de l’actif avec du passif. 
La deuxième chose à avoir en tête, c’est que le passif peut aussi avoir des impacts en termes de fiscalité ou de revenus. Si nous adoptons une approche plus large, en recherchant des produits qui génèrent des revenus, comme des SCPI par exemple, il y a donc d’autres enjeux à considérer. Leurs revenus fonciers permettent de rembourser l’endettement. L’emprunt permet de réaliser un achat immobilier, en dur ou en papier, avec ou sans revenu.

Le dernier point, c’est qu’avec les faibles performances des placements réglementés ou des supports en euros en assurance-vie aujourd’hui, il faut aller sur les marchés financiers pour trouver du rendement. Ce qui impose de s’inscrire dans la durée… Mais que faire en cas de besoin d’argent ponctuel ? Avec des taux d’intérêt particulièrement bas, le conseil logique est de recourir au crédit plutôt que de faire des retraits en portefeuille ou sur son contrat d’assurance-vie.

“Avec des taux d’intérêt particulièrement bas, le conseil logique est de recourir au crédit plutôt que de faire des retraits en portefeuille ou sur son contrat d’assurance-vie.”

Les conseillers sont-ils habitués à cette approche ?

Aux débuts de la Banque Privée, les conseils se concentraient sur les actifs, les placements et la structuration du patrimoine en fonction des objectifs des clients. Mais avec la baisse des taux d’intérêt, le crédit est progressivement devenu un outil patrimonial important. D’autant que la palette est large entre les crédits à la consommation, les crédits pour travaux, les crédits immobiliers, les crédits in fine – on ne paie que les intérêts sur la durée du prêt, le remboursement du capital n’intervient qu’au term –… Les conseillers Banque Privée ont l’habitude de ces outils : les accords sont rapides et la mise en place, dans le respect de la législation, également.
Il faut comprendre que nous avons un pouvoir de proposition. Nous ne sommes pas là pour surendetter mais bien pour informer et conseiller au mieux chacun de nos clients en fonction de sa situation personnelle. Mais au final, c’est bien sûr lui qui décide.

Cela implique sans doute d’avoir une vision plus globale du patrimoine…

En Banque Privée, il est indispensable de bien cerner nos clients. Il faut s’informer de leurs actifs, de leurs passifs, du contexte familial, aborder leur imposition, leur succession… Nous les connaissons finement ! Mais surtout, nous les écoutons attentivement afin de comprendre leurs objectifs. Cette relation étroite s’inscrit aussi dans le temps, car les objectifs évoluent avec l’âge. Au départ, on souhaite acquérir une résidence principale, ensuite on développe son patrimoine, on achète une résidence secondaire, on s’inquiète de sa retraite… Cela implique des entretiens réguliers pour vérifier si les solutions proposées sont toujours d’actualité, les adapter, voire en proposer de nouvelles ou des complémentaires. D’autant qu’il faut aussi tenir compte des évolutions juridiques et fiscales. Les structurations de patrimoine doivent être remises en cause en permanence.

Cette approche peut-elle aboutir à structurer différemment le patrimoine ?

Je vais donner un exemple. Depuis cinq ou six ans, beaucoup de PME ont été rachetées par des fonds d’investissement. En observant finement, on constate que les managers se voient souvent proposer des actions ou des possibilités d’en acquérir pour participer à la création de valeur. C’est une façon de les fidéliser et de créer un élément de rémunération. Ils deviennent donc salariés et investisseurs. Dans ces cas d’achats ou de rachats de titres, le recours au crédit peut être déterminant. Avec le réseau LCL et la Banque des entreprises, LCL Banque Privée est capable de faire de belles propositions de financement avec des crédits in fine.

“Certaines opérations peuvent être assez délicates et méritent l’analyse des experts de la Banque Privée, en particulier les juristes fiscalistes patrimoniaux.”

C’est un point fort ?

Nous sommes proches de ce type de marché, notamment grâce à ce fonctionnement en synergie entre le réseau des agences, la Banque des entreprises et la Banque Privée. D’ailleurs, nos en-cours pour le financement d’entreprises non cotées ont été multipliés par cinq en cinq ans. On peut donc effectivement considérer cela comme un point fort de LCL. Cela nous permet d’ailleurs de conquérir de nouveaux clients, des jeunes actifs que nous aidons à développer leur patrimoine. Il est clair que l’immobilier ne permettra plus de créer la fortune de demain comme cela a pu être le cas il y a quelques années. Mais les sorties de LBO sûrement.

Cela demande une technicité particulière ?

Certaines opérations peuvent être assez délicates et méritent l’analyse des experts de la Banque Privée, en particulier les juristes fiscalistes patrimoniaux. C’est vrai que nous sommes rompus à ce type de complexité. Nous échangeons régulièrement avec nos ingénieurs en financement patrimonial regroupés en communauté pour échanger les bonnes pratiques et nous avons acquis une expertise en matière de passifs et de crédits.

Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager.