Intelligence artificielle : démêler le vrai du faux 

Intelligence artificielle : une intelligence « réelle » ?

Loin d’être toute récente, la théorie de l’intelligence artificielle a vu le jour dans les années 50. Les tentatives de l’appliquer à différents domaines se sont multipliées jusque dans les années 2010 sans réel succès (période connue sous l’expression « hiver de l’IA »). C’est la réunion de deux phénomènes liés au Big Data qui a permis une forme d’opérationnalité de l’IA : l’explosion du volume de données disponibles et les capacités de calcul accrues, à moindre coût, rendant possible la mise en œuvre des techniques dites d’apprentissage. C’est grâce à l’apprentissage qu’un système dit « intelligent » peut améliorer ses performances en apprenant à comprendre et simuler de plus en plus de schémas de raisonnement.

Malgré les performances de l’intelligence artificielle, nous sommes loin de la mise au point d’une intelligence artificielle « forte »  capable de rivaliser avec l’intelligence de l’Homme. Même si l’opinion générale a tendance à considérer l’intelligence artificielle comme une « super-intelligence » potentiellement dangereuse pour l’humanité, la réalité actuelle de l’IA ne va pas dans ce sens car l’IA « faible » , seule IA actuellement opérationnelle, se construit sur le seul processus d’apprentissage.

Les actions engagées jusqu’à présent dans le domaine de l’IA restent majoritairement à l’échelle de l’expérimentation et les possibilités de l’intelligence artificielle sont parfois surévaluées. Le développement de cette technologie vise surtout à repousser les limites de l’humain en matière de capacité de calcul dans des tâches précises : systèmes de prévision, d’analyses de données, analyse des images, compréhension d'un texte, etc.

Faut-il avoir peur d’une IA « forte » ?

La mise au point d’une IA « forte » ne devrait pas se produire avant au moins 50 ans. C’est à ce moment là que se poseront les questions éventuelles des risques liés à l’autonomie voire à l’hégémonie de l’IA sur l’humain. Cela laisse donc 50 ans pour se préparer et mettre en place les garde-fous nécessaires.

Concrètement, l’IA sera ce qu’on décide collectivement d’en faire.

L’intelligence artificielle est bâtie par l'humain pour l'humain

L’intelligence artificielle nécessite un très grand nombre de données (Big Data) pour être performante et a besoin de l’expertise humaine pour cadrer son apprentissage et livrer des résultats pertinents.

C’est l’humain qui définit l’objectif à atteindre par le logiciel et les algorithmes qui le permettent. Si l’algorithme surpasse l’humain dans le traitement continu et l’analyse de volumes de données considérables, l’algorithme ne fait qu’exécuter les tâches qui lui sont attitrées par l’humain et suivre les instructions qui lui ont été données. L’intelligence artificielle a donc vocation à être un amplificateur d'une partie du raisonnement humain et non à se substituer à celle-ci.

L’intelligence artificielle ne remplacera pas l’humain

La destruction d’emplois par l’intelligence artificielle est un phénomène difficile à évaluer.

Certes, l’automatisation des tâches avec l’IA a pour conséquence une réduction de la charge de travail humain liée à des tâches pouvant bénéficier des apports de l’IA : ce sont aujourd’hui des tâches pour lesquelles des règles systématiques, même complexes, peuvent être édictées, s’appliquant à des données de toutes natures (chiffres, images, textes, sons, etc.), par exemple, dans notre domaine, l’analyse de photos d’identités. Ainsi, les technologies de l’IA pourront au fur et à mesure prendre en charge, sous le contrôle de l'Homme, des tâches chronophages, répétitives et à faible valeur ajoutée afin de dégager du temps humain au profit de tâches à plus forte valeur ajoutée, par exemple la prise en compte des informations produites par l’IA pour un conseil bancaire.

Les technologies d’intelligence artificielle mises en application aujourd’hui par les entreprises sont tournées vers l’expérimentation et l’apprentissage concernant des besoins professionnels précis plutôt que vers la transformation rapide de leur structure ou de leur secteur. L’intelligence artificielle n’a pas vocation à remplacer l’humain mais à l’aider dans l’exécution de ses différentes tâches.

EXEMPLE :
Une intelligence artificielle pourra aider un médecin à analyser rapidement des bilans biologiques et d’imagerie mais ne pourra pas le remplacer dans le diagnostic et le traitement personnalisés dès lors que le système ne fonctionne que selon une reproduction de modèles.

intelligence artificielle et création d’emplois

L’émergence de l’intelligence artificielle nécessitera de réallouer les compétences professionnelles. L’enjeu pour les pouvoirs publics est de former les professionnels aux nouveaux métiers créés par l’intelligence artificielle. Cette question n’est toutefois pas nouvelle : l’effet du progrès technologique sur le marché du travail existe depuis la révolution industrielle.