« 722 communes sont déjà labellisées. »

Un phénomène qui explose

La pollution lumineuse provient d’une surconsommation de systèmes d'éclairage trop nombreux et souvent peu performants ainsi que de la surpuissance de certaines installations.

Aujourd’hui, en France, on assiste à une explosion de lumières artificielles, le nombre de points lumineux ayant progressé de 89 % entre 1992 et 2012.

« Plus de 11 millions de points lumineux constituent l'éclairage public et 3,5 millions d'enseignes publicitaires illuminent le ciel. »

Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), ces 11 millions de points lumineux nécessitent une puissance d’environ 1300 MW, soit la puissance délivrée par une tranche nucléaire récente à pleine charge. L’éclairage public correspond à 41 % de la consommation d’électricité des communes et émet annuellement 670 000 tonnes de CO2.

La pollution lumineuse se situe autour des grandes agglomérations, surtout en Île-de-France, une partie du Nord de la France, mais aussi sur le littoral, notamment méditerranéen. Elle touche aussi les plus petites villes, de sorte qu'aucune région n'est épargnée. Notons par ailleurs que le phénomène s’amplifie par temps couvert, puisque la lumière artificielle est réfléchie par les nuages.

"85% du territoire métropolitain est exposé à un niveau élevé de pollution lumineuse."

Réalisation : Olivier Debuf - OFB 2021

Une véritable menace écologique et un enjeu crucial pour la biodiversité nocturne

Selon l'Association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes (ANPCEN), une grande partie des espèces du monde vivant sont nocturnes et ont besoin de l'obscurité pour respecter leur cycle biologique. Comme les hommes, les espèces diurnes ont besoin de la nuit pour reposer leurs organismes.

Ces lumières nocturnes dérèglent alors les rythmes biologiques des animaux. Elles perturbent également le déplacement de certaines espèces, habituées à se repérer grâce aux étoiles.

Cette pollution serait à l’origine de troubles de la reproduction et mettrait en péril la survie de certaines espèces. La lumière artificielle pourrait également perturber le sens de l'orientation des animaux, ainsi que leur cycle de migration et le cycle physiologique des plantes. Certains animaux ne supportant pas la lumière, comme les chauve-souris, sont même amenés à fuir leur habitat naturel. 38% d’entre elles ont disparu en métropole sur la dernière décennie, notamment en raison de la pollution lumineuse.

Des conséquences possibles sur la santé de l’homme

Chez l’homme, la pollution lumineuse pourrait dérégler l’horloge biologique. Elle pourrait également avoir une incidence sur le système hormonal, qui a besoin de 5 à 6 heures d’obscurité pour bien fonctionner, et sur la sécrétion de mélatonine, l’hormone qui affecte le sommeil, la reproduction, le vieillissement…

« Selon certains chercheurs, produire moins de mélatonine peut être un facteur aggravant de maladies comme le cancer. »

Comment éviter la pollution lumineuse ?

Plusieurs actions peuvent être déployées :

  • Éviter et enlever les lampes superflues
  • Interdire et limiter les dispositifs d’éclairage excessifs tels que projecteurs et illuminations d’objets
  • Éviter les dispositifs d’éclairage placés directement dans les espaces naturels
  • Orienter les sources lumineuses toujours du haut vers le bas
  • Sélectionner l'intensité et la qualité de la lumière. Si les lampes sont surdimensionnées, leur puissance doit être réduite. Remplacer les lampes au mercure par des lampes au sodium en utilisant au minimum la lumière blanche
  • Moduler la durée d'éclairage. Les publicités et autres éclairages non nécessaires doivent être éteints ou leur intensité réduite autant que possible

Pour aller plus loin :
Une réglementation pour lutter contre l’abus de lumière

Article proposé par le Groupe Crédit Agricole