L’insistance grandissante des milieux scientifiques et associatifs sur la gravité du changement climatique en cours, la radicalité des transformations à opérer pour y faire face et l’urgence d’une telle réponse écologique, ont provoqué une réaction inédite.

En parallèle, l’ensemble des États Membres de l’ONU ont adopté en 2015 dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD). Ils définissent un plan sur 15 ans visant à éliminer la pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes partout dans le monde, tout en leur ouvrant des perspectives d’avenir. Si l’ODD 13 est consacré à la lutte contre les changements climatiques, les objectifs sont interconnectés et de nombreux autres œuvrent pour protéger l’environnement et préserver les ressources naturelles... C’était il y a 5 ans déjà.

Records de chaleur, catastrophes naturelles, disparitions d’espèces, déplacements de population, maladies infectieuses et respiratoires, les conséquences du changement climatique font plus que jamais notre actualité, nous rappelant l’urgence d’agir pour réduire l’impact généré par l’activité humaine sur la planète.

Les mobilisations citoyennes n’ont jamais eu autant d’écho. Si la première marche pour le climat s’est tenue en septembre 2014, c’est à partir de 2018 qu’elles se démocratisent et rassemblent tous les mois plusieurs dizaines voire centaines de milliers de personnes aux quatre coins du monde. Greta Thunberg, militante écologiste suédoise, devient alors le symbole d’une jeunesse engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Quel effort consentir pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ?

Des enjeux économiques et multiples

Si les conséquences sont d’ores et déjà visibles pour l’environnement, la vie humaine, le monde animal et la biodiversité, elles sont aussi économiques. En 2019, les quinze plus grandes catastrophes climatiques devraient coûter 140 milliards de dollars, selon le bilan annuel1 publié en décembre par l’ONG Christian Aid. Selon les auteurs du bilan, ce chiffre n’est que partiel car il ne peut chiffrer les dégâts subis par les pays en voie de développement pour lesquels la couverture en assurance est très faible et/ou ne tient pas compte des pertes de productivité.

A titre d’exemple, citons la baisse historique du niveau du Rhin en 2018 dûe aux records combinés de chaleur et de faibles précipitations. Le think tank allemand « Institute for the World Economy » a estimé le coût des conditions climatiques extrêmes à 0,3 point de croissance sur l’année 2018. Les retards d’approvisionnement des matières premières et des produits finis, la hausse des coûts du fret fluvial, les restrictions sur l’utilisation de l’eau impactant les centrales hydroélectriques ou l’industrie chimique ont en effet pénalisé lourdement l’économie allemande. Entre 1998 et 2017, les pertes économiques liées au réchauffement de la planète se sont élevées à 2 908 milliards de dollars soit une augmentation de 251 % par rapport aux 20 années précédentes.

Les enjeux d'une finance responsable

Comme trop souvent, les risques sont à l’origine de la prise de conscience des acteurs économiques et financiers !

Les chocs climatiques peuvent entraîner une dépréciation brutale des actifs et affecter la stabilité des politiques publiques. L’Accord de Paris et les ODD ont alors trouvé une résonnance auprès du secteur privé et l’objectif de la finance responsable est de réorienter les flux financiers en cohérence. Les évolutions réglementaires, la mise en place d’une taxonomie, le Green Deal qui doit faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone en 2050 encouragent et facilitent les initiatives vertes.

Les sociétés de gestion ont un rôle central dans le financement de la transition vers une économie bas carbone. Il est de leur responsabilité d’intégrer dès aujourd’hui les enjeux climatiques dans leur analyse des entreprises afin d’en réduire les risques financiers et de les transformer demain en opportunités pour les investisseurs.

Article rédigé par CPR Asset Management

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