À l’occasion des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, organisées chaque année à Washington, aux Etats-Unis, le FMI a publié le 19 avril dernier ses prévisions de croissance actualisées pour 2022. Des chiffres pour le moins inquiétants : selon l’institution financière internationale, l’inflation pourrait en effet atteindre 5,7% dans les pays riches cette année, et même 8,7% dans les pays émergents ou en développement¹. Le FMI a également révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2022, passant de 4,4% en janvier à 3,6% en avril. Pour 2023, la croissance devrait également être moins robuste que prévu, à 3,6% contre 3,8% initialement envisagé².

Dans le même temps, en France, les prix à la consommation ont augmenté de 4,5 % en mars par rapport à la même période l’année dernière³. Un niveau jamais vu depuis les années 1980.  

Chez nos voisins européens, c’est encore pire : toujours en mars dernier, l’inflation frôlait les 10 % en Espagne, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis... 37 ans. Dans le même temps, elle culminait à 9,7 % aux Pays-Bas (un record depuis 1976) ou encore à 7,3% en Allemagne, ce qui n'était pas arrivé depuis novembre 1981⁴.

Mais au fait, l’inflation, c’est quoi ?

Sur son site internet, l'Insee définit l'inflation comme « la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix ». Autrement dit, l'inflation est une hausse générale, une progression des prix sur un ensemble de biens et de produits contenus dans le panier moyen de la ménagère. 

Pour la calculer d'une année sur l'autre, l'Insee prend en compte tous les types de biens, de l'énergie à l'alimentation en passant par le tabac, l'alcool ou encore les services. 

Comment expliquer la hausse continue de l’inflation observée depuis quelques mois ? 

La hausse quasi continue de l’inflation depuis décembre 2020 coïncide avec la reprise économique liée à la sortie de la crise du Covid-19. Au plus fort de cette dernière, les chaînes de production et d’approvisionnement ont été fortement ralenties – voire, pour certaines, totalement arrêtées. Résultat :  le nombre de produits disponibles est aujourd’hui inférieur à la demande qui, dans certains secteurs, explose. Or, c’est bien connu : la rareté engendre la hausse des prix.

Autre phénomène pouvant expliquer l’inflation actuelle, la tension observée sur le marché des matières premières (bois, métaux, pétrole et dérivés du pétrole…). Cette dernière entraîne des retards de livraison, et empêche donc les usines de tourner à plein régime. Résultat : le problème de rareté est accentué et, in fine, entraîne une inflation encore plus marquée.

D’autres facteurs, comme la guerre en Ukraine, acteur clé de l’alimentation mondiale grâce à des terres parmi les plus fertiles de la planète, ont également un impact sur la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Comment protéger vos marges bénéficiaires dans un marché inflationniste ?

La priorité : ajuster vos tarifs afin de rester rentable, à l’image de plusieurs journaux nationaux ayant récemment revu leurs prix à la hausse suite l'envolée du coût du papier⁵. Dans le même temps, il reste nécessaire de moduler vos hausses tarifaires. Concrètement, l'inflation venant grever le pouvoir d'achat des consommateurs, notamment celui des foyers les plus modestes, il convient d’analyser les effets de vos augmentations de prix sur vos différents segments et/ou marchés. Et faire des choix, comme par exemple contenir les hausses sur vos produits d'entrée de gamme tout en étant plus agressifs sur vos segments hauts de gamme.

Une certitude : avant de fixer de nouveaux prix de vente, il importe d’avoir une vision claire de vos coûts de revient. Dans le marché actuel, beaucoup de variables changent en même temps. Concernant vos devis, il peut être judicieux de les temporaliser. Pensez ainsi à y insérer une durée de validité.

En parallèle, faire des prévisions de vos ventes vous permettra d’anticiper vos achats de marchandises ou de matières premières. Veillez aussi à soigner vos relations avec vos fournisseurs : dans le contexte actuel de pénurie, certains pourraient choisir de ne plus vous servir afin de prioriser des clients plus rentables que vous. Une bonne relation a le potentiel d’éviter ce type de déconvenue.

Enfin, rédiger des conditions générales de vente prévoyant la possible fluctuation des prix vous aidera à préserver votre rentabilité tout en restant parfaitement transparents avec vos clients. Un bon moyen de maintenir la confiance qu’ils vous portent.

 

Bon à savoir

Pour vous aider à maintenir votre activité dans ce contexte si particulier, LCL vous propose différentes solutions de financement :

  • crédits à court terme (comme, par exemple, la facilité de caisse, une solution de financement souple qui vous permet de faire face à vos décalages ponctuels de trésorerie, ou l’affacturage, idéal pour répondre à vos besoins de liquidités en cédant vos créances clients),
  •  crédits à moyen terme/long terme (comme, par exemple, « Solution Enveloppe Pro », un crédit d'équipement qui vous permet de prévoir le financement de vos investissements courants sur un an en fonction de vos besoins de trésorerie ou le « prêt Professionnel Personnalisé », un crédit qui finance tout type d'investissement comme l'achat de matériel, fonds de commerce, immobilier, véhicules, etc.).

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter un conseiller Pro au 09 69 36 30 30. Autre possibilité,  trouver l'agence Pro la plus proche de chez vous.

¹ Source : FranceInfo, 20 avril 2022.

² Source : La Tribune, 19 avril 2022.

³ Source : Insee, 31 mars 2022.

⁴ Source : FranceInfo, 31 mars 2022.

⁵ Source : Challenges, 7 janvier 2022.