Prévisions économiques : des analyses en fonction de la zone géographique ou du secteur
Les prévisions économiques peuvent porter sur l'économie générale d'un pays, d'une région ou sur l'économie mondiale (s'agissant en particulier des prévisions de croissance du produit intérieur brut – le PIB - et des prévisions d'inflation). Elles peuvent également se rapporter à un secteur d'activité en particulier et au domaine financier (taux d’intérêt, taux de change …).
Qui établit les prévisions économiques ?
Les prévisions économiques sont établies par des équipes d'économistes et de statisticiens qui utilisent différentes méthodes et se basent sur divers indicateurs économiques.
Prévisions économiques des institutions
En France, des prévisions économiques sont publiées périodiquement par le gouvernement (Direction du Trésor), les grandes banques et des organismes privés ou publics :
- l'Insee ;
- la Banque de France ;
- l'institut privé Coe-Rexecode (institut français d'études économiques, indépendant des pouvoirs publics) ;
- l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), organisme indépendant de prévision, de recherche et d'évaluation des politiques publiques.
Des institutions internationales publient également leurs propres prévisions :
- le Fonds monétaire international (FMI),
- l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE),
- la Commission européenne,
- la Banque centrale européenne (BCE),
- la Banque mondiale.
Fréquence de publication des prévisions économiques
Les prévisions peuvent être délivrées à un rythme :
- hebdomadaire et/ou mensuel : la Banque de France publie une note de conjoncture chaque vendredi et des enquêtes de conjoncture chaque mois ;
- semestriel : OCDE, FMI ;
- trimestriel : INSEE ;
- quadrimestriel : Commission européenne.
Les prévisions économiques sont établies avec un horizon allant de 3 mois (prévisions court terme) à deux ans (prévisions long terme). Elles sont régulièrement mises à jour pour tenir compte des grands événements économiques et politiques intervenus sur la période.
Perspectives économiques : méthodes et indicateurs utilisés
L'horizon des prévisions économiques (court terme ou long terme) détermine en partie la méthode utilisée :
- pour des prévisions à court terme, les économistes disposent d'indicateurs conjoncturels , mettent au point des indicateurs avancés (basés notamment sur les enquêtes de conjoncture) et, de ce fait, l'approche statistique et les modèles purement mathématiques sont privilégiés ;
- pour des prévisions sur le long terme, les économistes utilisent également des modèles de prévision. Ils raisonnent également via les équilibres comptables (comptes du PIB, des ménages, des entreprises…) et ont une approche introduisant plus de subjectivité liée à leur appréciation de l'évolution de la situation économique.
Indicateurs microéconomiques
Les méthodes de référence développées en France reposent sur les principaux indicateurs microéconomiques suivants :
- l'indicateur du climat des affaires (ICA) établi par l'INSEE,
- l'indicateur synthétique mensuel d'activité (ISMA) établi par la Banque de France.
Ces deux indicateurs reposent sur des enquêtes de conjoncture mensuelles ou trimestrielles réalisées auprès de centaines d'entreprises dans les principaux secteurs d'activité. Les entreprises y sont interrogées sur leurs perspectives à court terme (carnet de commandes, prévisions d'investissements, niveau des stocks, etc.).
Plus l'indicateur est élevé, plus la conjoncture économique est jugée favorable. Les indices « PMI » (Purchasing Managers Index) sont également utilisés.
Indicateurs macroéconomiques
Pour évaluer le contexte économique global via une estimation du produit intérieur brut (PIB), les économistes et statisticiens recoupent ensuite les indicateurs microéconomiques avec des indicateurs macroéconomiques :
- les taux de change (qui ont un effet sur les exportations et importations),
- les prix du pétrole (qui impactent l’inflation et l'activité industrielle),
- les taux d'intérêt (qui influent notamment sur les investissements),
- les politiques budgétaires menées ou annoncées (les mesures d'austérité ayant, par exemple, un effet négatif sur la croissance),
- les politiques pratiquées par les banques centrales.
Il faut également vérifier la cohérence des prévisions France avec celle des autres pays et prendre en compte les prévisions de croissance et de demande extérieure mondiale pour prévoir les exportations.
Chaque composante du PIB (consommation, investissement, exportations etc) ou chacun des principaux éléments des comptes des ménages et des entreprises sont ainsi prévus via les enquêtes et via les prévisions des principaux facteurs explicatifs de chaque variable. Par exemple, pour prévoir la consommation des ménages, nous utilisons certains indicateurs dont nous disposons (ventes d’automobiles, de biens durables…) et prévoyons les principaux déterminants : l’évolution des salaires, de l’emploi, de l’inflation, des impôts, et le comportement d’épargne des ménages.
Spécificités économiques par secteur
Dans certains secteurs d'activité, des éléments spécifiques sont pris en considération. Quelques exemples :
- dans le secteur agricole : le cours des matières premières (céréales, soja), les conditions météorologiques, le prix des consommations intermédiaires (l'énergie, les engrais, l'alimentation animale), le niveau de revenus des agriculteurs ;
- dans l'industrie : le niveau de la production, les dépenses d'investissements, le taux d'utilisation des capacités de production ;
- dans le secteur du commerce et de la grande distribution : le budget des ménages, les nouvelles habitudes de consommation.
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