Egan Bernal est non-partant au départ de l'étape à Grenoble.
Egan Bernal non partant
Egan Bernal est non-partant au départ de l'étape à Grenoble. Décramponné l'avant-veille, arrivé dans le gruppetto avec plus de vingt-sept minutes de retard la veille, le vainqueur sortant est toujours handicapé par les douleurs au dos qui l'ont fait abandonner lors du dernier Critérium du Dauphiné.
Il préfère ne pas s'aligner au départ de l'étape monstrueuse qui mène le peloton jusqu'à Méribel. Avec l'enchaînement du col de la Madeleine et du col de la Loze, tous deux classés hors-catégorie et culminant à plus de deux-mille mètres d'altitude, c'est l'étape reine du Tour de France 2020. L'écart faible entre les deux premiers du général et la lutte encore plus ouverte pour la troisième place sur le podium laisse peu d'espoir aux baroudeurs.
Alaphilippe, Carapaz et Kämna remettent ça
Un groupe de quatre coureurs tente malgré tout sa chance. On y retrouve les même candidats que la veille avec Julian Alaphilippe, Richard Carapaz et le vainqueur de la seizième étape, Lennard Kämna. Ils sont accompagnés par Dan Martin et Gorka Izagirre. Intercalé pendant plusieurs kilomètres, Daryl Impey tente de les rejoindre. Sans succès, le Sud-Africain retourne dans l'anonymat du peloton pour le reste de la journée.
L'équipe de Mikel Landa mène la poursuite et laisse peu de champ aux échappés. Lennard Kämna lâche prise dès les premières rampes du col de la Madeleine. L'Allemand paie les efforts de sa victoire d'hier. Dans le peloton, c'est Nairo Quintana qui passe à la trappe. Mal remis de sa chute lors de la treizième étape, le Colombien coupera la ligne d'arrivée avec plus de vingt-cinq minutes de retard.
Lopez vainqueur, Pogacar piégé
Devant, Dan Martin est distancé dans la descente très rapide du col de la Madeleine. Julian Alaphilippe, Richard Carapaz et Gorka Izagirre entament l'ascension finale avec seulement deux minutes d'avance sur un peloton toujours emmené à une cadence élevée par les hommes de Mikel Landa. Richard Carapaz sera le dernier à résister au retour du groupe des leaders.
L’Équatorien parvient même à reprendre l'avantage dans les terribles pentes à 20% situées dans les cinq derniers kilomètres avant d'être repris. Rigoberto Uran, Mikel Landa, Enric Mas ainsi que les Français Guillaume Martin, Warren Barguil et Valentin Madouas sont décrochés un à un. Devant, il ne reste plus que Tadej Pogacar avec son coéquipier David De La Cruz, Primoz Roglic avec son coéquipier Sepp Küss, ainsi que Richie Porte et Miguel-Angel Lopez. Les trois kilomètres jusqu'à l'arrivée sont raides et interminables.
Sepp Kuss attaque avec l'assentiment de son leader. Sa mission ? Mettre la pression sur Tadej Pogacar et lui disputer les précieuses secondes de bonifications accordées à l'arrivée. Miguel Angel Lopez est le premier à réagir. Le Colombien qui participe à son premier Tour de France revient sur l'Américain puis il poursuit son effort en solitaire pour aller cueillir le bouquet de la victoire. Derrière la stratégie menée par Primoz Roglic et Sepp Kuss est payante. Tadej Pogacar est mis en difficulté. Alors que le Maillot Jaune LCL attaque à son tour, le jeune Slovène ne parvient pas à revenir sur son compatriote.
Troisième à l'arrivée, il conserve sa deuxième place au classement général mais concède dix-sept secondes. Il se retrouve même directement menacé par le vainqueur du jour qui accède à la troisième marche du podium à seulement vingt-neuf secondes de lui. En lot de consolation, Tadej Pogacar endossera le maillot de meilleur grimpeur en plus de celui de meilleur jeune sur le podium protocolaire. Troisième sur le Giro et la Vuelta en 2018, Miguel Angel Lopez déloge son compatriote Rigoberto Uran qui dégringole en sixième position derrière Richie Porte etAdam Yates.
Dernier jour dans les Alpes
Le peloton n'en a pas fini avec les Alpes. Si, sur le papier, la dix-huitième étape semble moins éprouvante quela précédente, un cocktail de difficultés devrait permettre encore de voir une belle bataille se dérouler pour le classement général. Classée hors-catégorie, la Montée du plateau des Glières propose de précieuses secondes bonus à son sommet.
Les leaders les convoiteront-elles ou, fatigués, ils les abandonneront à un groupe de baroudeurs éloignés de toute considération pour le classement général ? L'incertitude reste entière.