“Aujourd’hui, le patrimoine des Français est principalement constitué de placements sécuritaires, livrets ou plans d’épargne logement, qui sont beaucoup moins rémunérés aujourd’hui, et d’immobilier physique. Le PEA est sans doute la formule la plus simple pour commencer à diversifier son patrimoine.” Comme l’assurance-vie ou le compte-titres, le PEA est en effet une enveloppe au travers de laquelle on va investir. Mais il présente plusieurs singularités, notamment celle de pouvoir recevoir des OPC mais aussi des titres vifs. “Si l’assurance-vie est souvent perçue comme une enveloppe à long terme dans une optique retraite et transmission, le PEA est vraiment un support de diversification dont le rôle est de booster l’épargne en contrepartie d’un risque plus marqué.”

Des avantages sous conditions

Par rapport au compte-titres, la différence tient surtout à la fiscalité. “Sur un compte-titres, les plus-values dégagées lors des arbitrages sont soumises à l’impôt sur le revenu, ce qui est très dissuasif. Dans un PEA, tant qu’il n’y a pas de retrait, les arbitrages se font en franchise d’impôt.” En contrepartie, le PEA ne reçoit que des valeurs de la zone euro alors que le compte-titres peut s’élargir aux titres du monde entier. Les conditions posées autour du PEA sont d’ailleurs multiples. Pour en ouvrir un, il faut être contribuable – ce qui exclut les enfants mineurs ou majeurs rattachés au foyer fiscal – fiscalement domicilié en France métropolitaine. Point important : on ne peut posséder plus d’un PEA. Les époux d’un même foyer fiscal peuvent toutefois ouvrir chacun le leur. Dernière contrainte, le montant maximal des versements sur un PEA est fixé à 150 000 euros. Une limite que l’on peut toutefois porter à 225 000 euros en ouvrant en parallèle un PEA-PME – voir encadré.

“Dans un PEA, tant qu’il n’y a pas de retrait, les arbitrages se font en franchise d’impôt.”

Services associés

Les placements effectués sur un PEA présentent aussi l’avantage de la liquidité : en cas de besoin, les retraits sont possibles à tout moment. Mais la fiscalité s’applique de façon dégressive selon la durée de détention du PEA. “C’est pourquoi nous conseillons de prendre date en ouvrant un plan, même avec de petits montants.” Il est vrai que l’imposition des plus-values est assez dissuasive au cours des cinq premières années : elle est de 38 % (22,5 % au titre de l’IR et 15,5 % de prélèvements sociaux) avant deux ans, et de 34,5 % entre deux et cinq ans (19 % au titre de l’IR et 15,5 % de prélèvements sociaux). Par contre, après cinq ans, les retraits se font en franchise d’impôt (hors prélèvements sociaux). Mais attention, jusqu’à huit ans, ils impliquent la clôture du plan. Après hui ans, les retraits partiels sont possibles sans devoir clôturer le PEA, mais on ne peut plus faire de versements. “Les clients craignent souvent de ne pas disposer des compétences ou du temps nécessaires pour gérer leur PEA. Nous pouvons donc leur proposer des services associés : le mandat, pour ceux qui souhaitent la confier à nos experts, ou la gestion conseillée pour ceux qui souhaitent rester décisionnaires mais avec les conseils de la Banque Privée.”

PEA-PME : vers l’économie productive

Introduit en 2014, le PEA-PME fonctionne comme un PEA, mais avec un montant maximal de versements de 75 000 euros. Seule contrainte supplémentaire : les investissements ne peuvent concerner que des PME et ETI européennes (moins de 5 000 salariés avec un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan de moins de 2 milliards d’euros). “C’est une classe particulière d’actifs, encore plus différenciante, plus risquée mais aussi potentiellement plus performante. Ce sont également des investissements qui peuvent se faire en titres vifs non cotés, plus tangibles que ceux que l’on fait dans de grands groupes internationaux. Comme avec le PEA, l’idée est vraiment de flécher l’épargne vers l’économie productive.”

Dans la limite de la réglementation en vigueur. Il existe un risque de perte en capital. Consultez votre conseiller Banque Privée pour vérifier l’éligibilité.

Lexique

- OPC : organisme de placement collectif (fonds d’investissement)
- ETI : entreprise de taille intermédiaire