Mais comment bénéficier de rendements sur plusieurs années, voire décennies ? Synonyme de performances dans le temps, de maîtrise des risques, mais aussi de soutien à des domaines d’avenir, l’investissement sur des thèmes porteurs à long terme – l’allocation de thématiques – s’impose comme une solution extrêmement pertinente.

S'approprier ses investissements

Cette stratégie est d’autant plus intéressante qu’elle s’inscrit dans une tendance forte du stock picking : la volonté des épargnants de s’approprier davantage leurs investissements. Avec la montée en puissance des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance), leurs choix se fondent ainsi sur une connaissance toujours plus précise des entreprises. Pérennité du business model, respect des bonnes pratiques ou gestion des risques : autant de critères désormais décisifs. En 2020, une étude menée par le cabinet Insight AM pour CPR AM (avec Opinion Way et Spoking Polls) révélait ainsi que :

65% des épargnants français considéraient que les produits d’investissement responsable sont de nature à renforcer leur confiance dans la gestion de leur épargne.

Des facteurs de croissance sur lesquelles miser

Pensée sur le long terme, la stratégie d’investissement gagnera à s’appuyer sur les principaux moteurs de croissance dans la durée. Dès lors, une question se pose : quels sont les thèmes de marché à privilégier si l’on veut investir dans la croissance de demain ?

Une réflexion qui doit prendre en compte le contexte actuel de décroissance de la population active et de faiblesse des investissements.

Le premier facteur de croissance est le travail, dans sa dimension quantitative comme qualitative. Un des leviers pour contrebalancer sur le long terme le vieillissement de la population et la baisse de la population active est celui de l’efficacité du travail. Il faut agir sur les connaissances et les compétences en investissant sur le capital humain. Créatrice de valeur collective et pilier incontournable d’une croissance dynamique et inclusive, l’éducation tout au long de la vie fait assurément partie des thèmes les plus porteurs.

Le progrès technique et technologique, en ce qu’il permet de renforcer l’efficacité du travail et du capital, est l’autre facteur à privilégier dans cette recherche de croissance de long terme. Sont notamment concernées l’ensemble des sociétés capables de disruption, comprise dans un sens large – c’est-à-dire qui réalisent des ruptures de services ou de techniques, mais aussi des améliorations majeures en termes de qualité ou de prix.

Des facteurs de risque à intégrer

Pour autant, cibler les sources de croissance ne suffit pas : chacun de ces leviers est à évaluer à l’aune des principaux risques qui pèsent sur celle-ci.

Le réchauffement climatique est le premier d’entre eux. Il compromet la prospérité de notre modèle économique par ses répercussions sur la production agricole, les mouvements de population, la productivité du travail, le prix des matières premières, la santé ou encore les conflits géopolitiques.

Il faut également ne pas sous-estimer la répercussion des inégalités, l’OCDE ayant clairement montré qu’elles constituaient un frein indiscutable à la croissance(1). Elles réduisent pour de larges segments de la population l’accès à l’éducation, à l’emploi et aux produits de base ; elles alimentent des mouvements sociaux et des programmes politiques radicaux, susceptibles de perturber la démocratie et l’économie. La Réserve fédérale a d’ailleurs récemment mentionné les handicaps d’une croissance associée à un marché du travail non inclusif.

Autres facteurs de risques indispensables à intégrer : l’insécurité alimentaire ainsi que la maîtrise de la démographie, notamment vieillissante, de la population mondiale.

La capacité des sociétés à répondre à ces enjeux conditionnera à n’en pas douter la durabilité de la croissance au cours du XXIe siècle.

De nouvelles opportunités

Répondre à ces enjeux est non seulement un défi que nous devons relever mais aussi une source d’opportunités d’investissement que nous nous devons d’explorer. Avec, à la clé, la perspective de construire un portefeuille d’entreprises plus performantes car préparées et adaptées aux exigences d’une croissance durable.

Parmi ces opportunités : les énergies renouvelables ou encore les solutions dites « intelligentes » pour tenir l’objectif de limitation à +1,5°C de la température d’ici 2100 fixé par la COP21.

Citons l’exemple de Schneider Electric. Le groupe a recentré son activité, la faisant passer de l’installation de systèmes de contrôle et d’automation aux applications logicielles d’alimentation critique et de réseau électrique intelligent (smart grid). Ce virage innovant a permis à ses clients d’économiser du temps d’ingénierie, des coûts de maintenance et de diminuer leur empreinte carbone. À fin 2020, ils avaient économisé 120 millions de tonnes d'émissions de CO22. Le groupe s’est par ailleurs fixé d’ambitieux objectifs : atteindre la neutralité carbone de ses activités d'ici 2025, et des émissions nettes de CO2 nulles d'ici 2030.

Un exemple emblématique de capacités d’innovation mises au service de la transition écologique que doivent entreprendre les entreprises pour s’adapter aux nouveaux défis et répondre aux nouvelles opportunités.

Une nouvelle grille de lecture

En investissant dans les entreprises qui sauront se saisir des grands enjeux de nos sociétés, c’est une nouvelle grille de lecture qui se dessine pour les investisseurs, particuliers comme institutionnels.

Au-delà des analyses purement sectorielles ou géographiques, mettre les facteurs de croissance en maîtrisant les risques qui pourraient les handicaper au coeur de son portefeuille permet de construire une stratégie d’investissement de long terme. Et d’apporter sa pierre à la construction du monde de demain.

Tribune rédigée par Arnaud Faller, Directeur Général Délégué en charge des Investissements - CPR Asset Management.

Sources :

(1) OCDE « Croissance et inégalités : une relation étroite »
(2) Schneider electrique « Des innovations digitales pour l'avenir DURABLE de notre planète »

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