NOTRE ACCOMPAGNEMENT
DEVELOPPER VOTRE PATRIMOINE
ASSURER VOTRE AVENIR
FINANCER VOS PROJETS
chat iconlock icon

Les marchés contre vents et marées

1 min

Malgré des tensions géopolitiques, une croissance économique moins dynamique, des niveaux de dette et de déficit toujours plus élevés, les marchés financiers restent orientés à la hausse, tirés par quelques secteurs. Les phases de volatilité peuvent constituer des opportunités pour l’investisseur de long terme.

Les marchés contre vents et marées

« Je me sers de mon argent pour faire des économies et je me sers de mes économies pour dépenser de l’argent ». C’est ainsi que Francis Blanche appréhendait la gestion de ses deniers. Une approche à la fois prudente, raisonnée et raisonnable. Mais que se passe-t-il lorsque la dépense demeure alors que l’épargne n’est plus ? Mieux, peut-on dépenser ce que l’on ne possède pas ?

Le concept n’est pas d’aujourd’hui. Les temps anciens témoignaient déjà du sujet. Des paysans empruntaient en période de disette. Parfois, il s’agissait du seigneur qui, pour mener bataille, avait recours à la dette. Plus tard, les emprunts nationaux ont vu le jour. Si l’État manque de trésorerie et que les impôts ne suffisent plus, le recours à la dette est inévitable.

Le poids de la dette

Plus récemment, le débat sur l’endettement des économies développées s’est fait plus insistant. Loin de concerner uniquement l’Hexagone, il arbore à la fois des accents anglo-saxons, caresse de nombreuses économies européennes et enlace le Mont Fuji. Il adresse des sujets d’ordre politique (plus ou moins de dépenses publiques), sociétaux (équité intergénérationnelle) et économique (financement). Pourquoi, aujourd’hui précisément, la trajectoire du déficit devient un sujet prégnant pour les investisseurs ?

La période Covid pouvait justifier l’endettement. Les mois qui ont suivi ont fait place à un redémarrage de l’activité. Résultant à la fois d’un choc d’offre et de demande, l’inflation se faisait massive. La hausse des prix était alors qualifiée de temporaire. Les taux frôlaient le plancher quand ils ne s’affichaient pas en territoire négatif. Évidemment, la situation actuelle est moins singulière, plus « normalisée ». La croissance est plus faible et les taux rémunèrent désormais le temps tandis que l’inflation, bien loin des niveaux post-Covid, peine à satisfaire pleinement les banquiers centraux.

Le financement de la croissance

Le sujet réside désormais dans le coût de la dette et plus largement dans le financement des États. Les montants sont colossaux et les taux plus élevés. À l’inverse, la croissance s’avère moins dynamique pour de nombreuses économies développées. Le constat est clair : la capacité des États à entreprendre des programmes de relance massive est désormais plus réduite. La course effrénée à l’endettement passerait-elle de la pratique à la théorie ? Les États sont-ils désormais condamnés à courir un marathon avec un sac lesté sur le dos ? À s’épuiser à financer les intérêts de la dette ? La situation est d’autant moins aisée qu’une dette mal gérée érode la confiance, crée de la défiance et pousse les taux à la hausse.

Ici ou là, quelques « villages » résistent. De l’Armorique à la Germanie, il n’y a qu’un pas. L’Allemagne a changé de paradigme. Le conservatisme économique n’est plus. Un plan massif de 500 milliards d’euros pour des investissements dans la défense, l’énergie et les infrastructures devrait à la fois bénéficier à la première économie de la zone euro mais devrait également se diffuser aux autres pays du Vieux continent. L’approbation collégiale de ce soutien significatif aura des répercussions sur plusieurs années. De l’autre côté de l’Atlantique, une loi de réconciliation budgétaire (le « One Big Beautiful Bill Act ») pourrait, elle aussi, participer à la dynamique. Démocrates et Républicains se sont entendus sur le principe de ce plan mais la trajectoire de la dette interroge. En Chine, quelques mesures plus ciblées et moins massives voient le jour dans une économie endommagée par le secteur de l’immobilier et par les mesures tarifaires américaines.

Des banques centrales à la manoeuvre

Les institutions monétaires restent à la manœuvre. La Banque centrale européenne (BCE) a entamé une série de baisse des taux depuis juin 2024. Huit baisses consécutives ont ramené le taux de dépôt en zone euro de 4 à 2 %. La Réserve fédérale américaine (Fed) a repris en septembre sa première baisse depuis décembre 2024. Les projections indiquent que d’autres interventions sont à prévoir dans les mois qui viennent. La dégradation toute relative du marché de l’emploi semble primer sur la trajectoire des prix. Contrairement à la zone euro où l’inflation flirte désormais avec les 2 %, elle se veut plus résistante aux États-Unis. Pour les Américains, les taxes sur les produits importés couplées à une baisse sensible du dollar constituent des facteurs propices à l’inflation.

Des dynamiques sectorielles différentes

Dans le même temps, les marchés financiers progressent. La question de la concentration des indices redevient prégnante. Quelques secteurs font la course en tête. Quand, en Europe, ce sont les secteurs financier et de la défense qui se démarquent, outre-Atlantique, les valeurs bénéficiaires des sommes investies dans l’intelligence artificielle (IA) atteignent des sommets. Leur valorisation interpelle. Les perspectives de croissance bénéficiaire des entreprises technologiques et les disruptions qu’elles promettent fascinent. Elles ne semblent pas soumises aux mêmes lois de gravité que les entreprises plus traditionnelles. Leurs capitalisations de plusieurs milliers de milliards de dollars en témoignent. Toute comparaison avec les années de « bulle technologique » serait fortuite. La profitabilité est aujourd’hui de mise. Dans un contexte de baisse de taux de la Réserve fédérale américaine, de dynamique économique qui plie légèrement mais ne rompt pas, de croissances bénéficiaires attendues largement positives outre-Atlantique, difficile d’envisager une correction brutale et durable des marchés actions. Toutefois, la valorisation élevée de certains pans de marchés pourrait justifier des périodes de regain de volatilité. Elle devra être interprétée alors comme une source d’opportunité pour l’investisseur de long terme.

Prime à la sélection

La sélectivité doit rester au cœur de la stratégie de l’épargnant. Les entreprises de petites capitalisations en Europe, celles qui bénéficient des plans d’infrastructures ou de défense ou encore celles qui participent aux mutations dont nous fera bénéficier l’intelligence artificielle, sont sources de valeur pour l’épargnant. La baisse des rendements de court terme doit conduire l’investisseur à aller rechercher des stratégies offrant davantage de rendement. Sans nul doute, la période actuelle est propice à ce que « l’argent de nos économies » soit elle-même investie dans l’économie ! Une manière d’accompagner efficacement les entreprises de notre quotidien et de donner du sens à son épargne.

 

Achevé de rédiger le 10 octobre 2025 par Frédéric Collorafi,
Responsable de la Gestion Conseillée LCL Banque Privée