Une consolidation budgétaire en attente
Cette dégradation est directement liée à l’incertitude qui pèse sur les efforts budgétaires promis par les gouvernements successifs ces derniers mois. L’objectif, en théorie, est de revenir à moins de 3 % de déficit en 2029. En pratique, cependant, les analystes de S&P jugent cette trajectoire trop optimiste.
L’agence ne remet pas en cause l’objectif de ramener le déficit à 5,4 % du PIB en 2025. Mais elle estime que le retour sous la barre des 3 % sera plus lent que prévu, en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction des dépenses publiques. L’annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023 est, à cet égard, une source d’incertitude budgétaire.
Autre crainte, l’instabilité politique risque de freiner la croissance économique car elle pourrait ralentir les investissements des entrepreneurs et la consommation des ménages. Avec pour conséquence directe une baisse des recettes fiscales et donc une aggravation potentielle du déficit public.
Une dette publique de plus en plus chère
La dégradation de la notation de la France pourrait renchérir le coût de notre dette publique. L’État risque en effet d’emprunter à des taux plus élevés, pour au moins trois raisons. En premier lieu, une baisse de la demande des banques pour la dette française, surtout hors zone euro. Ensuite, une baisse de la demande des fonds d’investissement en quête de placements sûrs pour leurs clients. Enfin, une hausse de la prime de risque exigée par les investisseurs internationaux entraînant une hausse du coût de financement de la dépense publique.
On peut toutefois noter que les taux d’emprunt de la France restent relativement stables en octobre, les investisseurs ayant été quelque peu rassurés par l’absence de censure du gouvernement Lecornu 2 et par la présentation d’un projet de Budget 2026 à l’Assemblée nationale ce 14 octobre. Ces taux s’établissaient à 3,38 % pour les emprunts à 10 ans le 21 octobre, contre 3,55 % au début du mois.
