Comme on pouvait s'y attendre, la bataille pour le maillot vert pèse sur cette étape. Peter Sagan voit lui échapper la tunique qu'il a rapportée à huit reprises à Paris.

Le maillot vert en fil rouge


Il fait rouler son équipe pour mettre la pression sur l'adversaire qui le devance au classement par points, Sam Bennett. Coéquipier de ce dernier, Rémi Cavagna sort seul à l'avant de la course. Un groupe sort en contre mais ne parvient pas à revenir. Parmi les contre-attaquants, on retrouve Cyril Barthe, Dylan Van Baarle, Geoffrey Soupe et Maximilian Walscheid le douzième du classement général, Guillaume Martin. Trop bien placé pour s'échapper au goût de l'équipe du Maillot Jaune LCL, le Français se relève pour ne pas condamner les chances de ses compagnons. Mais ces derniers ne parviennent pas pour autant à prendre le large et abandonnent à leur tour leur offensive. Excellent rouleur, Rémi Cavagna tiendra tête au peloton pendant de nombreux kilomètres sans jamais creuser un écart pouvant laisser envisager une issue favorable à son escapade. Il parvient cependant à prendre les vingt points du premier au classement intermédiaire tandis que dans le peloton Sam Bennett passe une nouvelle fois devant Peter et améliore son avance d'un point supplémentaire sur son adversaire.

Copier-coller lyonnais


Luke Rowe, Pierre Rolland et Benoît Cosnefroy se sont intercalés entre l'homme de tête et le peloton. Ils rejoignent Rémi Cavagna puis voient revenir un groupe de contre-attaquants formant une échappée de douze hommes au total. Le groupe est solide avec des coureurs dotés d'une bonne pointe de vitesse dans le sprint comme Sam Bennett, Peter Sagan et Matteo Trentin qui ne se quittent jamais mais aussi Luka Mezgec, Oliver Naesen, Dries Devenyns, Jasper Stuyven, Greg van Avermaet, Jack Bauer, Nikias Arndt et son coéquipier Soren Kragh Andersen.

Soren Kragh Andersen attaque ses compagnons d'échappée à quinze kilomètres de l'arrivée. Moins bon sprinteur du groupe, il tente sa chance de loin. Pendant ce temps son coéquipier, reste calmement dans les roues de leurs adversaires dans l'attente d'un éventuel sprint. L'entente n'est pas parfaite pour mener la poursuite derrière le fuyard. En rouleur de classe, Soren Kragh Andersen accentue son avance de la même manière qu'il l'a faite lors de sa victoire à Lyon quelques jours auparavant. Comme à Lyon, la stratégie offensive de son équipe permet au Danois de lever une nouvelle fois les bras sur la ligne d'arrivée.

Le groupe des battus est réglé par Luka Mezgec devant Jasper Stuyven et Greg Van Avermaet. Les trois premiers du classement pour le maillot vert se partagent respectivement les points des huitième, neuvième et dixième places. Toujours en vert, l'Irlandais garde un sérieux avantage sur ses concurrents. Peter Sagan voit s'amenuiser fortement ses chances de revenir au contact. Le contre-la-montre du lendemain ne propose aucun point. Il faudrait une grosse performance du Tchèque et une encore plus grosse contre-performance de son adversaire pour espérer renverser les positions.

Un contre-la-montre crucial

L'unique contre-la-montre de ce Tour de France 2020 peut encore avoir un rôle déterminant sur le classement général à la veille de l'arrivée à Paris. Avec cinquante-sept secondes d'avance sur Tadej Pogacar, le Maillot Jaune LCL, Primoz Roglic a une avance raisonnable mais qui ne lui garantit pas encore une victoire définitive. Sans complexe, son compatriote a su démontrer qu'il n'avait pas peur d'attaquer.

Plus incertaine encore, la troisième place sur le podium est loin d'être acquise pour Miguel Angel Lopez. Le top dix pourraient encore voir une redistribution des rôles suivant les performances réalisées dans la montée de la Planche-des-Belles-Filles.

La difficulté du parcours réside dans sa dualité entre une première partie très roulante et propice aux rouleurs avant de se heurter aux six kilomètres de montée à 8,5% vers l'arrivée qui feront le bonheur des grimpeurs. Des points pour le classement de meilleur grimpeur seront attribués aux coureurs effectuant la montée la plus rapide. L’Équatorien Richard Carapaz devra tout donner dans cette dernière partie s'il ne veut pas être dépossédé du maillot à pois de meilleur grimpeur par un des deux Slovènes en tête du classement général.