Dès la première étape de ce Tour qui s'élance à une date inhabituelle, c'est la pluie qui pèse lourdement sur le déroulement de la course. Le peloton se retrouve en équilibre très instable sur des routes rendues extrêmement glissantes par l'eau après plusieurs mois de sécheresse.

Un festival de glissades


Alors que les Français Cyril Gautier et Fabien Grellier accompagnés du Suisse Michael Schär forment la première échappée du Tour, de nombreuses chutes sont à déplorer. Un verglas d'été rend les conditions de course particulièrement périlleuses.

Cela n'avantage pas pour autant le trio de tête. Premier distancé et repris, Fabien Grellier revêtira malgré tout le maillot blanc à pois rouges de meilleur grimpeur à l'arrivée. Ses acolytes n'iront pas beaucoup plus loin sans lui. Mené par l'équipe de Primoz Roglic, le peloton décide de calmer le jeu et de rouler en convoi sous une pluie qui se renforce. L'équipe de Miguel Angel Lopez rompt ce pacte de non agression jusqu'au moment où leur leader termine la tête dans un panneau de signalisation à la suite d'une glissade qui aurait pu être beaucoup plus dramatique. L'équipe rebelle rentre dans le rang. Le convoi négocie les zones les plus périlleuses avec précaution et permet à quelques coureurs attardés par des chutes de revenir dans le jeu.

Déjà des blessures et des abandons

D'autres, plus touchés, n'y parviendront pas. C'est le cas notamment de John Degenkolb qui passera la ligne hors-délai. Le vainqueur de Paris-Roubaix 2015 également vainqueur d'une étape sur le Tour à Roubaix en 2018 est éliminé de la course dès le premier jour.

Également vainqueur de Paris-Roubaix en 2019, son coéquipier Philippe Gilbert passera la ligne d'arrivée dans les temps mais il sera contraint à l'abandon. Le coureur belge souffre d'une fracture de la rotule gauche. C'est la même blessure qui l'avait contraint à quitter le Tour en 2018 après une chute vertigineuse dans la descente du Portet-d'Aspet lors de la seizième étape. L'Espagnol Rafael Valls termine l'étape avec un fémur fracturé dans une chute survenue à moins de trois kilomètres de l'arrivée. Il ne pourra pas repartir sur la deuxième étape.

La liste des coureurs qui se sont retrouvés au sol est longue. Beaucoup repartiront avec les stigmates de cette première journée. Parmi eux, le Français Thibaut Pinot a également goûté du bitume dans les derniers kilomètres de la course. Touché au genou, le Franc-comtois reste en course. Dans son malheur, il bénéficie du règlement qui permet de classer dans le même temps que le peloton tout coureur retardé par une chute ou un ennui mécanique dans les trois derniers kilomètres d'une étape.

Alexander Kristoff à l'expérience


Comptant parmi les rares étapes de cette 107e édition du Tour de France destinées aux sprinteurs, cette première arrivée à Nice voit le sprinteur norvégien Alexander Kristoff user de sa science du sprint pour dominer le champion du Monde Mads Pedersen et le Néerlandais Cees Bol. Malgré une chute en début d'étape Sam Bennett se classe quatrième devant Peter Sagan et Elia Viviani.

Après une victoire sur la dernière étape du Tour de France en 2018 et deux étapes remportées en 2014, Alexander Kristoff s'offre son quatrième bouquet sur le Tour de France. En manque de réussite depuis le début de la saison, le coureur norvégien voit sa patience et son opiniâtreté récompensées par un maillot jaune qu'il revêt pour la première fois de sa carrière.

La montagne est déjà là


Avec un profil étonnamment exigeant pour une deuxième étape de Tour de France, le premier leader du classement général a peu d'espoir de garder son Maillot Jaune LCL une journée supplémentaire. 

Les cols de la Colmiane et de Turini, classés en première catégorie devraient avoir vite raison des sprinteurs. Le col d'Eze et celui des Quatre-Chemins placés dans le final offrent la possibilité aux puncheurs qui ont su éviter les embûches sur la première étape et qui passent bien la montagne de se disputer la victoire d'étape avec très certainement un Maillot Jaune LCL à la clé.