L'étape du jour

De Gendt le chasseur d'étapes a fait mouche

Avec un parcours exigeant en moyenne montagne, la 8ème étape du Tour de France offre toutes les conditions pour permettre à une échappée d'aller jusqu'au bout pour jouer la victoire. On pouvait donc s'attendre à voir un groupe consistant de coureurs à l'avant. Ils ne seront pourtant que quatre. Après quelques kilomètres en trio, Thomas De Gendt, Niki Terpstra et Ben King sont rejoints par Alessandro De Marchi.

Le peloton est d'abord emmené par les équipes de Peter Sagan et Michael Matthews. Usées par les quatre premières ascensions, elles passent les commandes à l'équipe de Jakob Fuglsang bientôt épaulée par celle de Rigoberto Uran.

En protection du maillot de meilleur grimpeur de son coéquipier Tim Wellens, Thomas De Gendt passe tous les sommets en tête. Niki Terpstra et Ben King cèdent face au tempo imposé par le Belge. Après un tout droit dans un virage mal négocié, Alessandro De Marchi évite le pire en rattrapant sa chute dans une barrière. Il parvient à revenir sur son compagnon d'échappée pour quelques kilomètres de plus. Dans le peloton, Geraint Thomas chute également en compagnie de plusieurs coéquipiers dans une descente.

Le Gallois repart rapidement pour reprendre sa place dans le peloton grâce au soutien de Wout Poels. Lorsque l'écart avec le peloton descend à une minute, Alessandro De Marchi fait à son tour les frais de l'accélération du rouleur belge. Infatigable chasseur d'étape, Thomas De Gendt part seul. Il résiste au retour de Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot, sortis derrière, et s'offre une seconde victoire de prestige sur le Tour de France après celle remportée sur les pentes du Mont Ventoux en 2016.

Alliance entre Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot

Deuxième au départ de l'étape, à 6 secondes du Maillot Jaune, Giulio Ciccone depuis l'arrivée à La-Planche-des-Belles-Filles, Julian Alaphilippe avait un terrain idéal pour tenter de repasser devant l'Italien au général. C'est dans les derniers hectomètres de la côte de la Jaillière située à 12,5km de l'arrivée que le Français saisit sa chance. Il sort comme une balle du peloton.

Seul Thibaut Pinot parvient à le suivre. Alaphilippe veut reprendre le Maillot Jaune, Pinot veut reprendre du temps sur ses principaux adversaires au classement général. Les objectifs sont différents mais pas concurrents. Alliés de circonstance, les deux Français collaborent parfaitement et creusent l'écart avec le peloton. Les équipes adverses ne parviennent pas à s'entendre pour mener la chasse. Le duo bleu-blanc-rouge ne rattrapera pas Thomas De Gendt pour le priver d'une victoire plus que méritée. Mais Julian Alaphilippe portera bien le Maillot Jaune le jour de la fête nationale.

De son côté, Thibaut Pinot est désormais troisième du classement général à 53 secondes de son compatriote. Une position idéale après 8 jours de course. Les deux Français partage le podium avec le précédent leader du général, Giulio Ciccone qui conserve le maillot blanc de meilleur jeune.

Classement à l'issue de l'étape 8
100 ans Maillot Jaune
Tour de France 2019 - 100 ans du Maillot Jaune

L'anecdote du jour

Les Français en jaune le 14 juillet
C'était déjà un peu le 14 juillet sur les routes du Tour de France lors de cette 8ème étape. Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot ont offert un beau feu d'artifice. Le numéro un mondial portera donc le Maillot Jaune le jour de la fête nationale. Dix-sept coureurs français ont déjà eu ce privilège avant lui. À tout seigneur, tout honneur, Jacques Anquetil réalisera cet exploit à cinq reprises. Lors de sa cinquième et dernière victoire en 1964, l'étape finale se disputait précisément le 14 juillet. Bernard Hinault, l'autre quintuple vainqueur français du Tour de France, a porté le Maillot jaune à 3 reprises durant un 14 juillet. Vainqueur du Tour de France en 1953, 1954 et 1955, Louison Bobet a également passé deux 14 juillet en jaune. Thomas Voeckler n'a lui jamais remporté le Tour de France mais il a également passé un 14 juillet en jaune à chaque fois qu'il a occupé la première place du classement général (2004, 2011). Les quatorze autres coureurs français ont tous vécu ce grand moment à une seule reprise. Dernier porteur français du Maillot Jaune avant Julian Alaphilippe, Tony Gallopin avait passé une unique journée en jaune le 14 juillet 2014.

La Minute du Maillot Jaune