Dans ce contexte, nous avons demandé à Nicolas Van Den Hende, Directeur de l’Epargne chez SOFIDY, d’évoquer sa vision de l’avenir du commerce de proximité.

Le e-commerce va t’il tuer le commerce de centre-ville ?

N’en déplaise aux Cassandres qui annoncent régulièrement, depuis quelques années maintenant, sa mort prochaine, le commerce de centre-ville a encore de beaux jours devant lui dans les grandes agglomérations. Il pourrait même surprendre à s’imposer comme un canal incontournable pour répondre à l’évolution des modes de vie et de consommation.

Il convient de s’affranchir des idées reçues sur la cannibalisation du commerce physique par le e-commerce. Loin d’être une menace pour les surfaces de centre-ville, le commerce électronique s’avère complémentaire. Les grands acteurs du e-commerce sont aujourd’hui les leaders du commerce physique et souvent de proximité. Les « pure-players » du e-commerce se positionnent aussi dans les centres-villes des grandes agglomérations pour renforcer leur image mais aussi accroitre la distribution de leurs produits. Les consommateurs sont aujourd’hui très familiers de l’omnicanal et n’hésitent pas à utiliser les passerelles entre le commerce physique et le e-commerce pour faire leur sélection et finaliser leurs achats.

Les ressorts structurels du commerce de centre-ville sont donc nombreux. L’innovation dont fait preuve le commerce physique pourrait même accélérer ses perspectives de croissance.

Quels sont les atouts du commerce pour réussir son adaptation ?

La créativité et le dynamisme du commerce physique participent depuis toujours à son maintien comme canal commercial incontournable. La très forte fragmentation des familles de produits, pour répondre toujours mieux aux besoins spécifiques de tel ou tel profil de consommateurs, fait constamment émerger de nouvelles offres. 

Les consommateurs se voient aussi régulièrement proposer de nouveaux concepts, de nouvelles enseignes. Or, seules des surfaces « physiques » dans les centres-villes des grandes agglomérations assurent la visibilité nécessaire au lancement de ces nouvelles offres. 

C’est également par ce canal qu’apparaissent des formats très innovants comme les « pop-up stores » de marque, les « boutiques éphémères » autour d’un produit ou d’une marque, ou encore le concept de « Drive Piéton ».

Le confinement a-t-il changé les règles du jeu ?

Le long confinement imposé à la population pour endiguer la propagation du virus a, surtout pour les murs de commerces de centre-ville des grandes métropoles, renforcé le besoin de proximité, l’un des principaux catalyseurs de cette classe d’actifs. Strictement limités dans leurs déplacements, avec la seule possibilité de réaliser des achats dits « essentiels », la très grande majorité des citadins a privilégié les commerces ouverts près de chez eux. 

Lors des premières semaines d’un déconfinement très progressif, ce sont aussi les commerces de proximité qui ont été plébiscités pour accéder aux services auxquels la population n’avait plus accès. La proximité était déjà avant crise, de plus en plus ancrée dans les centres villes des grandes métropoles avec des citadins prêts à payer plus cher des biens et services accessibles à quelques rues de leur domicile. Le vieillissement de la population, une conscience écologique croissante (moins d’achats faits en voiture) et le développement de nombreux services à la personne sont autant de catalyseurs qui nourrissent au quotidien ce besoin de proximité.

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