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L'art est-il si difficile ?

1 min 30 s

Marché de l’art. Qu’est-ce qui marche ? Qui achète ? Pourquoi les records actuels ? Comment l’aborder ? Axelle Givaudan, secrétaire général et directeur des affaires institutionnelles chez Artcurial a fait œuvre… de pédagogie.

Difficile de parler du marché de l’art… “L’art, c’est en fait différents marchés, et chacun fonctionne selon ses règles”, prévient notre interlocutrice. Une situation d’autant plus complexe que l’on assiste à une raréfaction des pièces et à une multiplication du nombre d’acheteurs. “Au-delà de la qualité, il y a trois choses importantes à considérer sur une œuvre d’art : la provenance avérée, l’historique et l’authenticité confirmée… Réunir les trois, c’est la recette du succès !” C’est ce qui explique que les enchères se soient récemment envolées sur un exemplaire de l’Andromède de Rodin : 3,6 millions d’euros, soit trois fois l’estimation ! Le marbre blanc offert par l’artiste en 1888 à un diplomate chilien et que ses descendants avaient toujours conservé. Ou encore les records atteints lors de la vente des œuvres de famille de Camille Claudel. “Sur vingt pièces, douze étaient préemptées par l’État. On ne reverra jamais cela, c’est ce qui explique que l’on ait triplé ou quadruplé les estimations. Pour une qualité musée, le ciel est la limite !”

Transgressif et rebelle

Ceci étant posé, il est intéressant de se pencher avec Axelle Givaudan sur quelques marchés dynamiques actuellement. L’art urbain en fait partie. “C’est séduisant de collectionner les tags des années 80. Il y a un côté transgressif et rebelle. Cela rappelle aussi une imagerie d’enfance pour les 25-40 ans.” Aujourd’hui, les tarifs sont relativement abordables avec des œuvres allant de 5 000 à 100 000 euros… Et une cote qui continue de monter. “Il y a des acheteurs très avertis qui connaissent les artistes, qui les suivent et qui gardent les œuvres.” Pour sa part, la bande dessinée répond à des codes assez semblables, mais le phénomène est plus ancien et limité à l’Europe. “Il y a déjà vingt ans que l’on a compris la valeur d’auteurs tels que Franquin, Hergé, Bilal, Sfar… Aujourd’hui, cela plaît toujours mais les œuvres se raréfient.” Une esquisse de couverture de Franquin est récemment partie à 281 800 euros…

Authentique antique

Le marché de l’archéologie est sans doute plus inattendu. “C’est un domaine en pleine renaissance, qui fascine. C’est tendance ! Il y a des aficionados et les prix sont conséquents si la provenance est bien tracée.” Il faut dire que les pièces sont rares et leur origine très contrôlée. “En cas de doute, nous ne mettons pas en vente. Et pour ceux qui sont tentés de prendre le risque d'une mise en vente, il y a de grandes chances qu’elles soient revendiquées, avec succès, par les pays d’origine.” C’est un domaine qui fait rêver, comme le confirme l’exemple récent de la collection Montherlant : en novembre dernier, la qualité des pièces, leur authenticité certifiée et la personnalité du collectionneur ont fait la cote, avec même un sommet de dix fois l’estimation (629 000 euros) pour un haut-relief de masques, époque romaine.
Autre marché original et dynamique, celui des bijoux signés. “Ce sont des pièces qui datent de 1890 à 1960 pour lesquelles la valeur n’est pas faite par l’or ou la pierre mais liée à la signature de maisons reconnues comme Van Cleef & Arpels, Cartier ou Tiffany.” Des œuvres rares et donc assez chères : il faut compter plusieurs centaines de milliers d’euros pour une broche orchidée de Tiffany qui ne compte pourtant qu’un carat de diamant. “C’est bien l’œuvre qui fait le prix ! Elle est à la fois une expression artistique, le reflet d’une époque et un ornement féminin. Ce sont des pièces uniques ou presque qui participent à l’histoire de l’art.”

“Il est important de comprendre, de se pencher sur l’histoire de l’artiste… Cela enrichit tout autant qu’une éventuelle plus-value.”

Un enrichissement… personnel

En tout état de cause, on n’aborde pas l’art comme n’importe quel placement. “Il faut être séduit par l’esthétique. On ne doit pas juste acheter : il est important de comprendre, de se pencher sur l’histoire de l’artiste… Cela enrichit tout autant qu’une éventuelle plus-value.” Les maisons de vente aux enchères sont une porte d’entrée intéressante pour les néophytes : “Pour démarrer c’est plus simple et moins opaque. La législation diffère selon les pays, mais nous avons un cadre très défini en France qui donne de larges garanties à l’acheteur. Et surtout le prix est réel puisque l’on est confronté à d’autres compétiteurs lors des enchères. Pour acheter en galerie, il faut être plus aguerri, car les prix ne reflètent pas forcément la vraie valeur des œuvres.” La prudence s’impose également vis-à-vis des sites d’enchères sur Internet qui opèrent souvent hors de France avec des fortunes diverses. “Il faut regarder avec attention les garanties proposées. Nous, nous avons une qualité d’expertise qui fait la différence…”

L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) mettent régulièrement en garde le grand public sur les placements atypiques et notamment sur les œuvres d’art. Consultez la page que l'AMF consacre à ce sujet