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L’informatique quantique : la grande révolution technologique de demain ?

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Chimie, énergie, finance, aéronautique ou encore cybersécurité : les applications potentielles de l’informatique quantique semblent gigantesques. Cette technologie promet d’ouvrir de nouveaux champs de calculs complexes et de résoudre des problèmes inaccessibles aux ordinateurs classiques. Microsoft a dévoilé son premier processeur pour ordinateur quantique, Majorana. Google entend rester dans la course au moyen d’un nouvel algorithme. La course entre les États fait rage pour maîtriser cette technologie. Que peut apporter l’informatique quantique ? Comment ça fonctionne ? Où se positionne l’Europe ? Quels pays investissent le plus ? Quelles sont les applications concrètes ?

L’informatique quantique : la grande révolution technologique de demain ?

La course au quantique

Google et Microsoft ravivent en 2025 la course à l’informatique quantique avec deux annonces majeures. En février, Microsoft dévoile Majorana One, une puce fondée sur un matériau inédit, censé accélérer la mise au point d’un véritable ordinateur quantique. Le groupe affirme pouvoir commercialiser ses premiers modèles dans les prochaines années, sans avancer de calendrier.

En octobre, Google réplique : son algorithme Quantum Echoes, exécuté sur sa puce maison Willow, aurait obtenu des performances 13 000 fois supérieures à celles d’un supercalculateur classique. Dans les pages de la revue Nature, l’entreprise revendique même avoir atteint la suprématie quantique, en résolvant en fractions de seconde des problèmes théoriquement insolubles avant des centaines d’années pour des machines traditionnelles. Un statut que Google avait déjà proclamé en 2019… avant que ses concurrents ne comblent rapidement l’écart.

Une technologie révolutionnaire

Cette quête effrénée s’explique par les promesses de l’informatique quantique. En s’appuyant sur l’échelle de l’infiniment petit, les ordinateurs quantiques pourraient résoudre en quelques instants des problèmes représentant aujourd’hui des millions d’années de calculs sur les plus puissants ordinateurs de la planète. Ces machines fonctionnent à partir de puces alimentées en bits quantiques ou qubits, plus complexes que les bits binaires (0 ou 1) d’un ordinateur classique.

Les qubits s’appuient sur les deux nombres distincts (0 et 1) et l’ensemble des valeurs entre le 0 et le 1. Grâce à cette technologie, il serait possible d’optimiser la logistique, d’inventer des molécules ou encore d’optimiser des calculs complexes en finance. Les scientifiques pourraient également créer de nouveaux matériaux supraconducteurs à température ambiante, sans perte d’électricité, ou encore fabriquer de l’engrais azoté. Autre innovation : l’avènement de capteurs quantiques ou d’outils de communication quantiques en vue de sécuriser les échanges de données.

Un marché à 65 milliards de dollars

Le marché mondial des technologies quantiques pourrait peser 65 milliards de dollars d’ici 2030, selon Deloitte, avec une croissance annuelle moyenne de 30 %. Si États-Unis et Chine conservent une légère avance, l’Europe reste en lice. En France, une stratégie nationale se met en place pour positionner le pays parmi les leaders du secteur.

Des startups comme Pasqal et Quandela sont soutenues par l’Hexagone. La première développe des ordinateurs quantiques basés sur les atomes neutres permettant de résoudre des problèmes industriels complexes en simulant des phénomènes physiques avec une précision inégalée. L’entreprise collabore déjà avec de grands industriels comme Thales et Siemens. La seconde se concentre sur la production de photons individuels pour les communications quantiques. Elle vient de développer MosaiQ, une plateforme de calcul quantique modulaire et reconfigurable, et Perceval, un simulateur de circuits optiques linéaires pour le calcul quantique.

Au total, près de 1,8 milliard d’euros vont ainsi être investis dans les technologies quantiques françaises. Cela inclut 780 millions d’euros pour les ordinateurs quantiques, 320 millions pour les communications, 250 millions pour les capteurs, 300 millions pour les technologies habilitantes et 150 millions pour la cryptographie post-quantique. À l’échelle européenne, le Quantum Flagship, un programme doté d’un budget d’un milliard d’euros pour dix ans, vise à accélérer la recherche et l’innovation sur ces sujets.

Un ordinateur quantique en 2029

Il reste toutefois un énorme travail de recherche à réaliser. La création d’un processeur peut prendre entre 12 et 18 mois pour être testée et validée. La stabilité des lasers, le câblage complexe, les logiciels de contrôle ou la cryogénie extrême. En effet, pour manipuler les qubits, il faut utiliser des atomes froids, piégés et refroidis par laser à une température frisant les -273 °C. L’instabilité des qubits reste donc aujourd’hui un des problèmes majeurs des acteurs de ce domaine.

Seul IBM promet à ce jour la commercialisation d’un ordinateur quantique grand public d’ici 2029. L’entreprise affirme maîtriser les bases de cette technologie. Ce premier modèle, nommé Starling, pourrait dépasser de 20 000 fois les capacités des systèmes quantiques actuels. Une machine capable d’inventer de nouveaux matériaux, carburants et d’accélérer la mise au point de traitements médicaux. Big Blue prévoit même, dès 2033, la sortie d’un autre modèle encore plus puissant.