Le point sur la crise-ukrainienne

Alors que l'invasion russe de l'Ukraine se poursuit et que l’impact humanitaire s’alourdit, le choc sur les marchés financiers se fait désormais ressentir avec une pression croissante mais différenciée sur les actifs risqués au niveau mondial.

Au cours du week-end, l'Union européenne a introduit une série de sanctions sévères, dont l'exclusion de certaines banques russes du système de paiement international SWIFT, le gel des avoirs à l’étranger de la banque centrale russe, l’interdiction de diffusion des médias d’état russes ou encore la livraison d’armes à l’état ukrainien.

Son impact sur l’environnement économique

La situation en Ukraine ajoute à l'incertitude géopolitique mondiale, ce qui devrait rendre désormais plus compliquée l’action des banques centrales qui avaient commencé à lutter contre les pressions inflationnistes croissantes.

Le conflit devrait avoir un impact sur la croissance économique, en particulier en Europe où celle-ci était attendue à +3,8% en début d’année 2022**, ainsi que sur la confiance des consommateurs et des investisseurs dans un environnement toujours plus inflationniste (prix de l’énergie, avec un baril de pétrole à son plus haut depuis 7 ans au-dessus de 100 USD et tension sur les prix d’un certain nombre de matières premières industrielles et agricoles).

La crise devrait accélérer l’atterrissage de croissance des économies européennes post Covid et probablement entraîner une révision en baisse de la croissance bénéficiaire des entreprises européennes, qui était attendue en début d’année entre +7% et +9% pour l’exercice 2022.

Pour autant, nous ne voyons pas de cycle récessionniste s’installer en Europe, à ce stade.

Il convient néanmoins d’admettre que la stagflation* devient un scénario plus probable qu’il ne l’était il y a encore quelques semaines de cela.

Les banques centrales seront donc confrontées au dilemme de la décélération de la croissance à un moment où les États devront financer de nouvelles dépenses, notamment en Europe (transition énergétique, défense…), et où l'inflation s'emballe.

Elles devront naviguer entre la lutte contre l'inflation, le soutien à l'économie et la gestion des spreads de crédit sur le marché obligataire.

La réaction des marchés financiers

A ce jour, il n’y a pas eu de capitulation sur les marchés financiers, pas de liquidation sans discernement des portefeuilles par les investisseurs, synonyme bien souvent de point bas sur les actions. C’est la raison pour laquelle nous ne considérons pas la correction récente comme un point d’entrée sur les marchés d’actions.

D’autant que les incertitudes liées à la résolution ou à l’enlisement du conflit, conjuguées au profil particulièrement imprédictible du président russe, sont des paramètres qui incitent à la prudence dans les allocations.

A titre indicatif, nous pouvons noter la bonne tenue relative du marché américain à travers la performance de quelques indices « actions » depuis le lancement de l’offensive russe (cours de clôture du 23/02/2022), performances arrêtées au 1er mars 2022 à la clôture :

  • CAC 40 : - 5,6%
  • EURO STOXX 50 : - 5,2%
  • S&P 500 : + 1,9%

Les taux d’intérêt à long terme ont baissé, dans un mouvement de « fuite vers la qualité » des investisseurs : le 10 ans US qui flirtait avec les 2,00% avant crise, affiche le 1er mars un niveau de +1,74%.

Le positionnement de LCL

Dans les portefeuilles que nous gérons, sur les actions comme sur les obligations, l’exposition à la Russie ou à l’Ukraine est extrêmement faible ; en effet, il s’agit d’une exposition indirecte au travers de fonds internationaux, et elle est inférieure à 0,35% des portefeuilles, voire nulle dans certains profils de gestion.

Nous disposons par ailleurs d’une diversification importante des portefeuilles à l’international, avec notamment des expositions au dollar qui fait office de valeur refuge en situation de crise (à titre d’illustration au sein d’un mandat dynamique, près de 60% de la part Actions est investie en fonds d’actions internationales).

Nous analysons actuellement précisément les impacts prévisibles de cette crise au niveau sectoriel et nous revisitons les fondamentaux des classes d’actifs dans lesquelles nous sommes investis, afin de prendre les décisions de gestion les plus appropriées dans le contexte de volatilité actuelle.

Concernant les Obligations mondiales, nous maintenons notre préférence pour un positionnement court en duration, car nous ne pensons pas que le moment soit propice à une augmentation du risque de taux, compte tenu des tendances inflationnistes actuelles.

En ce qui concerne les Actions, nous restons relativement prudents et sélectifs ; nous privilégions les actifs défensifs, de qualité, raisonnablement endettés, avec une préférence pour les grandes capitalisations qui offrent un niveau de liquidité approprié en pareille situation.

Quant aux marchés émergents, nous avions déjà désensibilisé les portefeuilles à cette typologie d’actifs il y a un an, et nous maintenons notre prudence sur cette classe d’actifs.

En fonction de l’évolution de la situation, nous envisageons de réajuster nos portefeuilles. L’économie européenne sera vraisemblablement plus durement touchée par cette crise que l’économie américaine, et le dollar continuera de jouer son rôle de valeur refuge.

Cet environnement nous pousse à privilégier les actions américaines libellées en dollar, plutôt que le marché européen, en veillant à sélectionner des valeurs de qualité et des actifs offrant de la liquidité.

* : stagflation = un facteur « inflation » qui se renforce tandis que, dans le même temps, le facteur « croissance » s'affaiblit.

** : source Amundi, janvier 2022

AVERTISSEMENT : Achevé de rédiger le 01/03/2022.

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