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Vélotaf : panorama des usages du vélo en entreprise

1 min 30 s

Cela fait bien longtemps que le vélo n’est plus seulement un loisir du week-end ou un sport pratiqué par quelques passionnés. Dans un contexte marqué par l’urgence climatique, la flambée des prix du carburant et la recherche de bien-être au travail, le vélo s’impose désormais comme un mode de transport du quotidien, y compris pour les trajets domicile travail. Gros plan sur les pratiques émergentes, les politiques d’entreprise et les défis qui accompagnent ce virage culturel.

Vélotaf : panorama des usages du vélo en entreprise

Depuis la pandémie de Covid-19, la pratique de la « petite reine » a connu une croissance spectaculaire : selon les dernières données issues de la Plateforme nationale des fréquentations (PNF), la fréquentation des pistes cyclables en milieu urbain a en effet bondi de 40 % entre 2019 et 2024. Une dynamique impressionnante qui ne concerne pas uniquement les particuliers : conscientes de l’enjeu environnemental mais aussi de l’impact sur la santé de leurs collaborateurs, les entreprises recensent de plus en plus de « vélotafeurs » – contraction – de « vélo » et « taf » – au sein de leurs effectifs.

En effet, ce qui apparaissait encore comme une pratique marginale il y a une quinzaine d’années, s’impose désormais comme un véritable phénomène urbain et sociétal. La dernière enquête de l’Union Sport & Cycle ne dit d’ailleurs pas autre chose : alors que l’usage du vélo pour les trajets domicile travail représentait 3 % des déplacements en 2019, il dépasse aujourd’hui 12 % au niveau national. Dans certaines grandes villes – comme Strasbourg, Grenoble, Bordeaux ou Paris –, cette proportion atteint même les 30 % !

D'améliorer votre image de marque et votre attractivité employeur en étant plus respectueux de l’environnement

  • En réduisant votre empreinte carbone, les émissions de CO2 sont nulles à l’usage,
  • En favorisant les modes de transports alternatifs, vos actions impacteront l’image d'une entreprise ouverte et engagée auprès de vos parties prenantes (clients, salariés, partenaires, …).

D'anticiper l’impact des restrictions imposées aux véhicules polluants

  • En réduisant votre empreinte carbone, les émissions de CO2 sont nulles à l’usage,
  • En favorisant les modes de transports alternatifs, vos actions impacteront l’image d'une entreprise ouverte et engagée auprès de vos parties prenantes (clients, salariés, partenaires, …).

Bon à savoir

Selon l’ADEME, le transport représente plus de 30 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont une part importante est liée aux déplacements domicile travail. Encourager l’usage du vélo, c’est donc agir directement sur l’un des leviers la transition écologique.

Le Forfait mobilités durables, un levier incitatif à la main des entreprises

Parmi les outils qui ont permis l’accélération de l’essor du vélo en entreprise : le Forfait mobilités durables (FMD). Mis en place en 2021, il permet aux employeurs de verser un forfait jusqu’à 900 euros par an et par salarié pour des déplacements effectués à vélo, en covoiturage mais aussi via d’autres modes de mobilité douce.

S’il n’est pas obligatoire, ce dispositif connaît un succès croissant. Selon le ministère de la Transition écologique, plus de 20 % des entreprises de plus de 250 salariés l’ont déjà adopté. D’autres vont même encore plus loin en intégrant le FMD dans une politique globale de mobilité : parkings sécurisés pour les vélos, douches et vestiaires à disposition dans les locaux, ateliers de réparation, voire mise à disposition de flottes de vélos électriques… Cette politique pro-vélo peut être récompensée par le label Employeur pro-vélo, qui reconnait le dispositif mis en place.

Bon à savoir

Si, depuis le 1er janvier 2025, le FMD peut atteindre 900 € par salarié et par an tout en restant exonéré d’impôt et de charges sociales, notez toutefois que ce plafond de 900 € s’applique uniquement lorsque cette aide est combinée avec un abonnement de transport en commun. En l’absence de cumul, la limite est fixée à 600 €. Enfin, sachez que toute somme versée au-delà de 900 € devient soumise aux impôts et cotisations.

Le boom des vélos électriques en entreprise

Difficile de parler du vélo en 2025 sans évoquer l’explosion du marché du vélo à assistance électrique (VAE). Longtemps réservé à une minorité, il séduit désormais un public beaucoup plus large, à tel point qu’il représente aujourd’hui près de 40 % du chiffre d'affaires total du secteur du vélo ? en France.

En entreprise, le VAE répond particulièrement aux besoins des salariés habitant en périphérie urbaine ou devant affronter des reliefs importants. Une donnée intégrée par de plus en plus de grands groupes qui ont décidé de mettre en place des flottes mutualisées tandis que d’autres ont opté pour des solutions de leasing.

Bon à savoir

Depuis le 1er janvier 2019, une réduction d’impôt sur les sociétés de 25 % des frais engagés s’applique à celles qui proposent des flottes de vélos à leurs salariés. L’employeur doit prendre en charge 70 % au minimum du loyer ou du prix d’achat.

Au-delà de l’usage quotidien, les entreprises innovent également dans leurs manières de promouvoir la culture vélo. Ainsi, certaines vont jusqu’à intégrer des challenges internes (kilomètres parcourus cumulés par équipe, classements mensuels ou encore dons à des associations en fonction des trajets réalisés à vélo). D’autres organisent des journées thématiques, des ateliers de sécurité routière ou encore des balades collectives pour renforcer la cohésion entre salariés. Dans le secteur tertiaire, où le télétravail réduit les trajets réguliers, le vélo devient aussi un outil de convivialité, un moyen de redonner de la vie aux interactions informelles.

Santé, productivité et image de marque

Les bénéfices du vélo ne se limitent pas à l’écologie. De nombreuses études démontrent en effet que la « petite reine » améliore la santé cardiovasculaire, réduit le stress et renforce la concentration. Et puis utiliser son vélo plutôt que sa voiture permet aussi de réaliser des économies substantielles (carburant, entretien), mais également de gagner du temps – en milieu urbain, le vélo s'avère souvent plus rapide que la voiture, surtout en cas d'embouteillages…

 Et pour l’entreprise, promouvoir le vélo contribue à son image de marque : dans un contexte où les jeunes générations placent la responsabilité sociétale et le bien-être sur le lieu de travail au centre de leurs priorités, afficher une politique volontariste en faveur des mobilités douces peut faire la différence dans la guerre des talents.

Enfin, il est important de rappeler que certaines entreprises ont l’obligation de publier un rapport sur leur politique en matière de transition écologique – un livrable attendu par la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) relative à la publication d’informations sur la durabilité des entreprises. Or, les trajets domicile travail constituent un axe d’amélioration efficace pour réduire leur impact carbone de manière directe…

Obstacles et limites à lever

Tout n’est pas pour autant idyllique. Des freins persistent, à commencer par la sécurité. Selon le dernier bilan de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), 222 cyclistes ont perdu la vie en 2024, contre 226 l’année précédente. Une diminution modeste qui constitue toutefois un signal encourageant : malgré l’augmentation du nombre d’usagers, la tendance des accidents mortels est orientée à la baisse.

Autres freins cités par les salariés, le manque d’infrastructures adaptées (notamment en périphérie des villes et sur les axes reliant les zones d'activités), la difficile cohabitation entre cyclistes, piétons et automobilistes, mais aussi la crainte du vol, l’absence de stationnement sécurisé ou de vestiaires dédiés dans les entreprises.

En outre, le vélo ne répond pas à toutes les réalités sociales et territoriales. Dans les zones rurales ou pour les métiers nécessitant du matériel lourd, la voiture conserve une place incontournable. La politique vélo en entreprise doit donc s’articuler avec une réflexion plus large sur l’intermodalité. Autrement dit, faciliter la combinaison du vélo avec d'autres modes de transport en commun (train, bus…), un enjeu crucial pour les trajets plus longs.

Vers une culture vélo partagée

Le vélo en entreprise n’est plus un gadget ni une initiative isolée, mais bien un mouvement de fond. Son avenir dépendra de la capacité des acteurs publics et privés à construire ensemble des infrastructures, à développer les incitations financières et à créer une culture commune.

Surtout, il convient de bien comprendre que l’enjeu dépasse le simple cadre des mobilités : il s’agit d’imaginer une organisation du travail plus durable, plus saine et plus attractive. Le vélo, dans sa simplicité et sa modernité retrouvée, a tous les atouts pour devenir l’un des symboles de cette transformation.