Alors que certains de nos voisins européens, comme l’Italie et l’Espagne, l’ont déjà mise en place, la généralisation de la facture électronique en France interviendra pour toutes les entreprises – de la TPE au grand groupe – assujetties à la TVA le 1er septembre 2026. Soit deux ans plus tard qu’initialement prévu. Un report décidé par le gouvernement face aux inquiétudes exprimées par de nombreuses entreprises quant à leur préparation à cette révolution digitale : dans une récente enquête réalisée par IPSOS pour Sopra Steria Next et Kolecto, 75 % d’entre elles déclaraient ainsi ne pas connaître précisément les enjeux de la réforme sur la facturation électronique tandis que 32 % confiaient se sentir mal informées sur le portail public de facturation, Chorus Pro. Pour rappel, cette plateforme permet déjà aux entreprises d’envoyer leurs factures en format électronique pour des contrats conclus par l'État, les collectivités territoriales et les établissements publics en format électronique depuis le 1er janvier 2020.
Quoi qu’il en soit, la généralisation de la facture électronique – mais aussi du e-reporting qui, rappelons-le, définit l’obligation de transmettre à l’administration fiscale les informations relatives aux transactions non concernées par l'e-invoicing, à savoir les transactions B2B non domestiques (opérations réalisées ou présumées réalisées hors du sol français) et les transactions B2C (opérations réalisées avec une personne non assujettie) – va permettre aux experts-comptables et à leurs équipes d'accéder à une masse importante de données déjà structurées. Un vrai gain de temps, mais aussi une véritable mine d'or, cette data étant le carburant essentiel pour le moteur qu'est l'intelligence artificielle.
Bon à savoir
Pour rappel, l’e-invoicing est l’obligation de facturation électronique pour les transactions domestiques réalisées entre assujettis à la TVA, et de transmission à l'administration des données de facturation. Notons qu’une transaction est dite “domestique” lorsqu’elle est réalisée ou présumée réalisée sur le sol français.
L’IA, un gain de temps qui ouvre de nouvelles perspectives
Depuis son irruption le 30 novembre 2022, Chat GPT a déjà sacrément chamboulé le monde de l'entreprise. En l'espace de quelques mois, l’Intelligence Artificielle générative développée par la firme américaine OpenAI est devenue un outil indispensable pour de nombreux secteurs professionnels. Des banques aux agences de publicité en passant par les cabinets de conseil ou les développeurs Web, ils sont toujours plus nombreux à l'utiliser. Une « aide » dont les cabinets d’experts-comptables profitent également.
Dans une récente tribune, Cécile de Saint Michel, Présidente du Conseil National de l'Ordre Des Experts-Comptables (CNOEC), expliquait voir l’IA comme « une formidable opportunité de transformation pour la profession comptable, à condition qu’elle évolue encore, Chat GPT étant pour le moment une intelligence artificielle généraliste. Or, les experts-comptables attendent une IA beaucoup plus spécialisée pour en arriver à une automatisation complète de leurs tâches ».
Une certitude : comme le montre le panorama des cas d'usage en cabinet comptable récemment publié par Regate, une plateforme de gestion et de paiement, l'intelligence artificielle « est riche de promesses pour la profession : automatisation complète de la saisie, gains de productivité dans les tâches quotidiennes (rédaction de mails ou de comptes rendus de réunion, traduction de contrats, synthèse de documents longs…), analyse et gestion prédictive au plus près des besoins du client »… Une facilitation du quotidien qui ne sera toutefois pas sans conséquences : sachant que dans la grande majorité des cabinets, les collaborateurs consacrent jusqu'à 90 % de leur temps à de la saisie comptable, quelles seront leurs missions lorsque cette dernière aura été complètement automatisée par l'IA ? Pas vraiment un problème selon Cécile de Saint Michel pour qui « l’IA ne signe pas la fin de l’employabilité des collaborateurs des experts-comptables, mais va leur proposer au contraire de nouvelles perspectives en termes de tâches et de missions ».
Pour les identifier plus facilement, le CNOEC a lancé un grand plan de formation, « Profession Comptable 2030 ». Son objectif ? Aider la profession à mettre à jour ses compétences traditionnelles afin de pouvoir proposer à ses clients de nouvelles missions en phase avec leurs besoins : prestations de DAF externalisé, gestion administrative déléguée, recouvrement, recherche de financement, gestion de trésorerie, gestion du patrimoine du dirigeant, diagnostic en cybersécurité… Jusqu'à présent, les cabinets manquaient de temps pour pouvoir vraiment se consacrer à ces thématiques. La transformation digitale va le leur offrir.
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