Un environnement de marché où la lisibilité se dégrade

Les tensions inflationnistes et le resserrement monétaire des banques centrales sont à l’origine des récents mouvements sur les marchés financiers.

De nombreuses classes d’actifs ont connu de fortes variations. Entre le 6 et le 16 juin, les principaux indices d’actions européennes (CAC 40, Euro Stoxx 50) et américaines (S&P 500) ont subi des pertes de plus de 10%. Les taux ont poursuivi leur mouvement haussier. Le taux à 10 ans français se traite désormais au-delà des 2,30% alors qu’il s’affichait encore en territoire négatif en décembre dernier tandis que le 10 ans américain (environ 3,20%) a doublé par rapport à son niveau de début d’année.

Les coûts de financement se sont également accrus dans les pays périphériques (notamment l’Italie) ainsi que sur les obligations émises par les entreprises en lien avec le regain d’aversion au risque.

Le durcissement des conditions monétaires se conjugue aux tensions sur l’offre causées par le conflit russo-ukrainien et par le ralentissement de l’économie chinoise.

Une inflation qui conduit les banques centrales à agir

Les derniers chiffres d’inflation (prix à la consommation aux Etats-Unis en hausse de 8,6% et de 8,1% en Zone Euro sur un an dont une partie est liée à l’envolée des prix de l’énergie) ont poussé les institutions monétaires à adopter une approche encore plus restrictive.

La Réserve Fédérale Américaine (Fed) a procédé (le 15 juin) à un nouveau tour de vis. Après avoir fait l’objet d’une hausse de 50 points de base le mois passé, la Fed a décidé d’augmenter ses taux de 75 points de base. Il faut revenir à 1994 pour retrouver une hausse de cette ampleur.

De ce côté-ci de l’Atlantique, la Banque Centrale Européenne (BCE) avait confirmé le 09 juin qu’elle s’orientait vers un véritable cycle de hausses de taux, à commencer par une augmentation de 25 points de base en juillet, suivi d’une autre remontée en septembre. Elle a également acté l’arrêt de son programme d’achats d’actifs. Après avoir vu les taux de certains pays du sud de l’union monétaire s’envoler, la BCE a précisé plus récemment, qu’un nouvel outil était à l’étude.

D’autres grandes institutions monétaires ont rejoint le mouvement à l’instar des banques centrales suisse et britannique.

La crainte pour les investisseurs réside dans le retour du spectre d’une récession marquée ravivée par ces resserrements quasi généralisés.

Notre positionnement dans ce contexte

L’environnement de marché s’est à nouveau dégradé en raison de l’accélération des prix alimentée en partie par la persistance des tensions sur les matières premières. Dans ce contexte la hausse des taux longs pèse à la fois sur le marché obligataire mais tend également à impacter les valorisations des entreprises. Les publications du 2ème trimestre à venir nous donneront davantage d’indications sur la capacité des groupes à maintenir leurs marges dans un environnement de hausse des coûts (matières premières, salaires, frais financiers…).

Une forte sélectivité reste ainsi de mise alors que les investisseurs se montrent plus discriminants. Par ailleurs, l’amenuisement de la liquidité peut temporairement conduire à davantage de volatilité.

Sur la partie action que nous privilégions, la période actuelle conforte nos choix visant à avoir des portefeuilles diversifiés. Les convictions que nous portons sur les Etats-Unis moins impactés par le conflit russo-ukrainien et sur les valeurs de rendement qui devraient mieux se comporter dans un contexte d’inflation plus structurelle, restent particulièrement présentes dans nos investissements.

Sur la partie obligataire, nous avions adopté une approche plus conservatrice en privilégiant notamment des stratégies obligataires de court terme dans les portefeuilles pour nous prémunir contre la hausse des rendements. Des niveaux de taux plus élevés pourraient néanmoins nous conduire à saisir tactiquement certaines opportunités.

Pour autant, un rebond des indices n’est pas à exclure à la faveur d’un apaisement des relations géopolitiques, d’une réouverture plus franche de l’économie Chinoise ou de moindre tensions sur les prix qui pourraient conduire les institutions monétaires à adopter un ton plus conciliant.

AVERTISSEMENT : Achevé de rédiger le 20/06/2022

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