Face à la perte d’efficacité des méthodes de recrutement traditionnelles, les organisations faisant appel à la générosité du public doivent se réinventer. Elles doivent, pour cela, partir de l’évolution du profil des donateurs. Qui sont-ils ? Quelles sont les cibles à aller chercher en priorité pour développer la collecte ?

Qui donne en France ?

D’après France Générosités, l’âge médian des donateurs est de 62 ans mais l’âge le plus représenté est 75 ans. Les donateurs sont ainsi surreprésentés chez les plus âgés et sous-représentés chez les actifs, d’âges intermédiaires. On relève environ 6% de pénétration des donateurs chez les Français de 35-55 ans et jusqu’à 16% chez les plus âgés. La part de donateurs multi-organisations est aussi plus élevée chez les plus âgés. 50% des donateurs multi-organisations (3 organisations ou plus) ont ainsi plus de 75 ans.

51% de ceux qui se déclarent donateurs sont des femmes en 2021.

Sur le plan géographique, on constate une forte concentration des donateurs sur les métropoles et la région Île-de-France.

Quelles sont les causes préférées des Français ?

Les Français donnent en priorité pour soutenir :

  • L’aide et la protection de l’enfance (27%)
  • La protection des animaux (27%)
  • La lutte contre l’exclusion et la pauvreté (25%)
  • L’aide aux personnes âgées (24%)
  • Le soutien à la recherche médicale (22%).

Entre 2019 et 2022, on observe une stabilité de l’attachement des Français à l’aide et à la protection de l’enfance, mais une nette progression de la cause « protection des animaux » qui passe de la 7e place à la première place ex aequo.

Quand les Français donnent-ils ?

Les dons sont très saisonniers. En 2021, 42% des dons en valeur ont été réalisés sur les trois derniers mois de l’année. Les associations et fondations doivent donc redoubler d’efforts à l’approche des fêtes de fin d’année.

Bon à savoir

Près de la moitié (48%) des Français déclare donner régulièrement (ayant donné au moins une fois en un an).

Combien les Français donnent-ils ?

Les derniers chiffres publiés par France Générosités remontent à 2021 (publiés en 2022). Le montant moyen varie selon le mode :

  • 149€ pour les dons par prélèvement automatique annualisé (+2% en 2020-2021)
  • 133€ pour les dons en ligne (+3,7%)
  • 81€ pour les dons par chèques et autres (+6,4%).

Comment les Français donnent-ils ?

Au cours des 5 dernières années, le nombre de donateurs effectuant des dons ponctuels offline s’affiche en recul. Il n’est que partiellement compensé par la montée en puissance des donateurs en ligne. Entre 2017 et 2021, le nombre de donateurs online a ainsi doublé, passant de 236 000 à 473 000. Le nombre de donateurs offline est quant à lui passé de 2,39 millions à 1,99 millions.*

Les méthodes traditionnelles tendent à s’essouffler, même si le publipostage occupe toujours une place importante pour recueillir des dons. On observe également une progression des donateurs recrutés directement en prélèvement automatique.

Quelles sont les dernières évolutions en matière de fiscalité ?

S’agissant des dons à des organismes d'aide aux personnes en difficulté, la réduction d'impôt de 75% pour un don d'un montant inférieur ou égal à 1 000€ est prolongée à titre exceptionnel jusqu’au 31 décembre 2023. La part de don qui excède 1000€ ouvre droit à une réduction d'impôt de 66% du montant donné. 

C‘est par ailleurs toujours la réduction d’impôt de 66% du montant versé qui s’applique en cas de dons à des organismes d’intérêt général ou reconnu d’utilité publique.

Bon à savoir

Cette réduction d'impôt ne peut être supérieure à 20 % du revenu imposable.

Quelles seront les grandes tendances du don d’ici à 2030 ?

Pour les années 2023-2030, plusieurs tendances peuvent être mises en avant :

  • Davantage d’éparpillement des donateurs
  • Une plus grande diversité de leurs comportements
  • Moins de prévisibilité et davantage d’instabilité dans la relation avec le donateur
  • Moins d’efficacité des méthodes traditionnelles
  • Une plus grande tension sur les coûts.

Les organisations qui font appel à la générosité du public vont donc devoir en tenir compte, notamment en développant une approche centrée sur le donateur, en anticipant et en rationalisant davantage, et en multipliant les moyens d’entretenir la relation.

Plutôt qu’une disparition des anciennes modalités de collecte au profit d’internet, la Fondation de France mise sur une diversification continue. Et de conclure : « D’autres modalités de collecte sont en progression, comme les dons « sans bourse délier » (visionnage publicitaire ou abandons de points de fidélité), ou la générosité embarquée (micro-dons effectués en arrondissant son achat en caisse ou sur Internet, son salaire à la fin du mois ou le solde de son compte bancaire). »

*Un donateur peut être simultanément donateur ponctuel online et offline.

Sources : France Générosités (Baromètre de la générosité 2021, Baromètre de la générosité « vision donateur » 2022, Baromètre image et notoriété des associations et fondations faisant appel à la générosité du public 2022), Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France (Panorama national des générosités)