Pouvez-vous commencer par nous présenter Babilou ?

Créée en 2003 par Rodolphe et Édouard Carle, Babilou a profité de l’ouverture au marché privé des activités d’opérateurs de crèches. Quatorze ans plus tard, l’entreprise exploite 410 établissements dont plus de 300 en France qui accueillent environ 20 000 enfants. Elle réalise un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros et emploie plus de 5 000 personnes. Si la famille Carle est toujours majoritaire, le capital de Babilou s’est progressivement ouvert pour financer les virages stratégiques de l’entreprise.

Pourquoi avez-vous mené cette opération capitalistique au printemps dernier ?

Elle correspond à l’entrée au capital d’un nouveau fonds d’investissement américain, en complément des actionnaires existants, pour accompagner notre développement international. Parallèlement, nous avons négocié refinancement de nos lignes de crédit et nous en avons profité pour faire monter quelques cadres dirigeants au capital, en application de notre plan incentive. C’était le bon moment pour les fidéliser.

Vis-à-vis des cadres, quel a été votre rôle dans cette opération ?

En amont, j’ai eu des discussions avec les banques sur les conditions, les taux et surtout les garanties liés aux prêts qu’elles pouvaient leur consentir pour acquérir ces titres. Le schéma étant assez complexe, les personnes ont eu besoin d’accompagnement pour comprendre les principaux enjeux. Elles n’ont pas forcément l’habitude des prêtsin fine et des questions fiscales qui peuvent se poser. J’ai donc eu un rôle de conseil, pour expliquer, informer, alerter aussi. Je leur ai précisé tout de suite que je leur proposais une solution mais qu’il leur appartenait de décider : je ne pouvais pas répondre à leur place sur leurs capacités à investir.

Les garanties… C’était un point important pour vous ?

Oui, car je souhaitais pouvoir proposer un pack simple et facile à exécuter. Les banques de notre pool connaissent bien le dossier de l’entreprise, elles savent que le risque est limité chez nous. Je sais que ces jeunes cadres sont à un âge où l’on envisage d’acheter sa résidence principale. Ils peuvent craindre que ce genre d’opération nuise à leur capacité d’emprunt.

Vous avez consulté plusieurs banques pour les accompagner ?

Nous avons treize banques dans notre pool dont la quasi-totalité des banques françaises. Nous avons l’habitude d’être très réactifs et agiles, et nous attendons de nos partenaires qu’ils le soient aussi. Nos banques connaissent notre mode de fonctionnement et ont cette capacité à nous répondre rapidement. J’aime que l’on me dise : “Ça va être compliqué, mais nous allons trouver des solutions…” L’ensemble de l’opération a été préparé en trois mois et le timing pour ce qui concerne les cadres a été inférieur à un mois.

“Avoir des interlocuteurs qui se déplacent dans nos locaux et qui s’adaptent au calendrier de chacun, était un point très important. Cela a démontré leur flexibilité et leur proximité.”

“Nous avons choisi LCL Banque Privée pour leur réactivité et la qualité de leur proposition”

Pourquoi avoir choisi LCL Banque Privée ?

La décision est liée à leur réactivité et à la qualité de leur proposition. Nous travaillons avec LCL Banque des Entreprises depuis 2013, et ils ont souhaité saisir cette opportunité d’augmenter leur participation. Ils ont été les plus rapides : nous avons très vite pu rencontrer les experts de la Banque Privée et obtenir les réponses que nous attendions. Le fait qu’ils mobilisent des conseillers a également été déterminant. Comme je l’ai dit, nos cadres ne connaissent pas bien ces problématiques. Donc, avoir des interlocuteurs qui se déplacent dans nos locaux et qui s’adaptent au calendrier de chacun, était un point très important. Cela a démontré leur flexibilité et leur proximité, et cela a aussi joué pour réussir à tenir les délais.

Avec le recul, comment jugez-vous la façon dont cet accompagnement s’est mis en place ?

Tout s’est passé comme prévu, sans aucun dysfonctionnement. Les équipes de LCL Banque Privée, et plus particulièrement Achraf Ben Hamza, ont beaucoup communiqué avec moi et c’était important. Il fallait être clair sur ce qu’il était possible de faire ou pas, pour anticiper tous les besoins. Après, je n’ai pas entendu parler de problème à quelque niveau que ce soit, c’est donc que tout se passe bien.
Pour l’anecdote, il nous a aussi été proposé, à mon président-directeur général et à moi-même, un accès au 19 LCL. Cela nous permet d’organiser des rendez-vous avec des clients dans un lieu prestigieux au cœur de Paris, ce qui est très appréciable pour une société comme Babilou dont le siège est en petite couronne.

"Pour les clients, tout doit être simple et fluide."

Achraf Ben Hamza, ingénieur en financements patrimoniaux LCL Banque Privée, raconte comment elle a mené ce dossier

“C’est la Banque des Entreprises LCL, alors en négociation pour une nouvelle ligne de crédit, qui nous a recommandés auprès de Babilou. Mettre en place une Solution Investissement Manager c’est proposer de financer l’acquisition de titres non cotés par des cadres. Il s’agit de prêts personnels affectés à un objet spécifique convenu avec l’entreprise. Nous devons donc valider avec elle trois points principaux : définir une politique d’octroi de crédit commune à toutes les personnes concernées, s’accorder sur une politique de garanties et, enfin, se mettre d’accord sur les conditions tarifaires – taux, frais de dossier et d’étude, frais de tenue de compte… Damien Martin souhaitait des garanties les moins contraignantes possibles. Nous avons vite compris que c’était un point déterminant et j’ai eu de bons arguments pour défendre le dossier en interne : Babilou est une belle signature et surtout il y avait un gros enjeu pour la Banque des Entreprises. Nous avons vraiment travaillé ensemble la main dans la main.
L’une des difficultés tenait ici au timing très réduit. Or, il existe des délais légaux incompressibles en matière de prêts personnels. C’est ce qui m’a amenée à proposer des “Journées Marathon” : un planning de rendez-vous avec les intéressés dans leurs locaux. Au total, 7 conseillers de 5 pôles LCL Banque Privée se sont mobilisés pour mener 13 entretiens individuels sur deux jours et finaliser 11 dossiers.
Si tout, dans la définition de la solution, est commun, l’accompagnement apporté aux bénéficiaires est personnel. Il se situe à deux niveaux. D’abord, la prise en compte de chaque situation patrimoniale, et ensuite, l’accompagnement technique : ouverture du compte, mise en place du dossier de financement, déblocage des fonds, éligibilité et inscription des titres au PEA, transfert des fonds vers un compte pivot, suivi des garanties… Nous sommes des facilitateurs : nous maîtrisons l’ensemble pour que les clients ne subissent aucun aléa. Pour eux, tout doit être simple et fluide.
Dans ce genre d’opération, l’objectif pour nous est d’établir une relation de confiance dans la durée. Ce sont déjà de beaux profils et, même si tout ce qui touche aux titres non cotés est risqué par nature, ils présentent un gros potentiel avec la perspective d’uncash outtrès important en sortie.”

Lexique

- Prêt in fine : prêt dont le capital est remboursé en une seule fois à l’échéance
- PEA : plan d’épargne en actions